06.01.04
- Burundi : Une lente évolution.
La mort de Mgr Courtney ne sera peut-être pas inutile. Les
rebelles des Forces nationales de libération (FNL) vont négocier avec
le président burundais et ils lèvent l'ultimatum qu'ils avaient
lancé contre Mgr Simon Ntamwana.
Le retentissement de la mort du nonce apostolique, tant dans l'opinion
burundaise que dans l'opinion internationale met le groupe rebelle en
position de recul. Ils savent qu'ils sont désormais récusés
et ils commencent une manoeuvre de repli.
Mgr Simon Ntamwana les avait accusés d'avoir "exécuté" le 29 décembre
le nonce apostolique au Burundi, Mgr Michael Courtney. "Mgr Ntamwana
a menti et nous a accusés d'avoir tué le nonce apostolique. Depuis l'ultimatum,
nous constatons que Mgr Ntamwana ne dit plus rien maintenant contre
nous. L'ultimatum est levé, il peut aller où il veut comme tout Burundais",
a déclaré Pasteur Habimana, le porte-parole du FNL.
"Notre intention n'était pas de le tuer, c'était de le corriger." Le
31 décembre, les rebelles FNL avaient lancé un ultimatum contre
le président de la conférence épiscopale du Burundi, Mgr Simon Ntamwana,
à qui ils avaient donné 30 jours pour quitter le pays.
D'autres part des négociations entre le FNL et le gouvernement
de transition vont commencer. "Le président Ndayizeye veut nous
écouter, il nous a demandé de le rencontrer, nous acceptons d'aller
discuter avec lui pour exposer nos problèmes, nos soucis. Nous allons
avec lui en tant que père de la nation", a déclaré Pasteur Habimana.
"La rencontre doit avoir lieu entre le 15 et le 20 de ce mois, je ne
peux pas préciser l'endroit pour des raisons de sécurité", a-t-il ajouté.
Si ces discussions ont effectivement lieu, ce sera la première fois
que les FNL, mouvement issu de la communauté hutue, majoritaire dans
le pays, rencontrent le chef de l'Etat, Hutu lui aussi. Les FNL exigaient
jusqu'à présent de négocier directement avec l'armée, et avec la minorité
tutsie qui la dirige. De premières discussions entre les FNL et les
autorités burundaises avaient été organisées fin novembre dans la capitale
kényane, Nairobi. Cette rencontre entre les FNL et des délégués tutsis
du gouvernement n'avait pas donné de résultat.
Dans le même temps le plus important des anciens mouvements rebelles
burundais, les "Forces pour la défense de la démocratie" (FDD),
s'est rallié et est entré au gouvernement de transition le 23 novembre
dernier. "Négociations ou échange, l'important c'est que c'est une rencontre
que l'on n'espérait pas et qui est possible aujourd'hui", a déclaré
lundi M. Cimpaye. "Nous pensons que c'est un début pour une négociation
probable avec le gouvernement, tout va dépendre du résultat de cette
rencontre.
Le 16 novembre, les chefs d'Etat africains de la région des Grands Lacs
avaient lancé aux FNL un ultimatum de trois mois pour se joindre à la
table des négociations. Les rebelles avaient rejeté l'ultimatum, et
avaient multiplié les attaques contre plusieurs quartiers de Bujumbura.
"Nous avons montré que nous étions autonomes des FDD, que nous étions
incontournables (...), c'est pour ça que le président Ndayizeye nous
a approchés", a affirmé Habimana, pour expliquer la nouvelle attitude
du FNL. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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