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08.01.04 - Gabon : Une pauvreté croissante.

Mgr Mvé Engone, archevêque de Libreville au Gabon, déplore la pauvreté croissante dans le pays, préconise la lutte contre les détournements finaciers et demande que soient rapatriés les fonds déposés dans des banques à l'étranger.

Devant cette pauvreté croissant, l'archevêque de Libreville au Gabon, a préconisé le lundi 5 janvierla lutte contre la corruption, l'enrichissement illicite, le détournement des deniers publics qui entravent "sérieusement les efforts du gouvernement". Des extraits de cette déclaration, faite lors de la présentation des vœux des confessions religieuses au président Omar Bongo Odimba, a été diffusé par la radio panafricaine, "Africa n° 1" basée à Libreville.

Mgr Mvé Engone estime qu'une réduction "conséquente de ces fléaux" permettrait à la majorité des quelque 1,5 million de gabonais de vivre "décemment". C'est pourquoi il n'a pas hésité a suggérer publiquement le rapatriement des fonds déposés dans les banques étrangères par des dignitaires du régime. Il a enfin déploré l'abandon de la référence à Dieu dans la constitution.

Mgr Mvé Engone intervenait aux côtés d'autres membres des corps constitués: gouvernement, diplomates, université, justice, assemblée nationale, forces armées, etc … qui présentaient leurs vœux au chef de l'Etat. Cette cérémonie est l'occasion pour les représentants des institutions du pays de formuler leurs critiques ou suggestions. Le président Bongo Odimba n'a pas très apprécié les critiques de cette année.

Tout comme Mgr Mvé Engone, le président du Conseil Economique et Social, Louis Gaston Mbayla, a décrié la pauvreté dans le pays. Dans sa réponse, le président Bongo a indiqué que le moment était "mal choisi pour émettre de telles criques" et a réaffirmé que cette nouvelle année sera celle du "plein emploi". Il a demandé aux corps constitués dont faisait parties les confessions religieuses, de ne pas "transformer cette traditionnelle cérémonie en une tribune pour dénoncer les manquements des uns et des autres, critiquer les actions, proposer des plates-formes, donner des leçons de moral ou de patriotisme".

"J'en ai assez comme ça, car j'appelle ça un peu de la démagogie", a-t-il affirmé. Or selon le Programme des Nations-Unies pour le Développement (Pnud), près de 20% de la population de Libreville et Port- Gentil, deux villes qui regroupent près de 70% de la population totale du Gabon, vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue (estimé à environ 2.'000 FCFA ou 40 euros par mois et par personne).

Au sein des populations rurales, l'incidence de la pauvreté absolue semble plus grave encore. Le Gabon a pourtant l'un des PIB (Produit Intérieur Brut) les plus élevés d'Afrique subsaharienne. Il est estimé à 4.000 dollars. Il est classé parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Malgré ce potentiel énorme, le pays a un niveau de développement humain durable faible. D'après le classement du rapport mondial du Pnud, le pays, avec un indice de développement de 0.653, se situe au 118e rang mondial. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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