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06.01.04 - Haïti : Une Eglise de réconciliation.

Malgré une position difficile en raison du passé du président Aristide, l'Eglise catholique d'Haïti tente de revenir sur le devant de la scène avec un texte de conciliation visant à éviter au pays l'anarchie qui le menace.

La médiation ne va pas sans mal car l'opposition veut le départ immédiat du président, accusé de despotisme. Et certains évêques s'alignent sur cette position. "Hordes et gangs chargés par le pouvoir de réprimer les manifestations, police vassalisée, gabegie administrative... La personne concernée doit faire un geste patriotique: écourter son mandat ou démissionner," dit le jeune évêque de Port-au-Prince Mgr Pierre Dumas.

Beaucoup de prêtres se souviennent de l'époque où l'Eglise haïtienne se déchirait les uns soutenant, les autres récusant, le président Aristide "qui s'est servi du religieux à des fins politiques, en se présentant comme un messie", dit le P. Max Dominique. "J'ai toujours été méfiant, il avait un problème de travail en équipe, il se référait toujours aux passages les plus violents de la Bible.... Le religieux devrait sortir du politique pour retrouver tout son poids", ajoute-t-il.

Autre compagnon d'Aristide qui ne le soutient plus désormais, le P. Joachin Samedi, appelle à la radio à "chasser Aristide le dragon". Le président de son côté, libéré de son sacerdoce en 1995, désormais marié et père de famille, se bat pour garder la caution morale de l'Eglise. Encore entouré de religieux fidèles, il vient de quintupler les revenus du clergé. L'Eglise "est une autorité qui compte dans ce pays", dit le porte-parole du gouvernement.

L'opposition accuse le président Jean-Bertrand Aristide, premier président élu démocratiquement en 1990, de corruption et de détournement de fonds. Jean-Bertrand Aristide avait été chassé du pouvoir le 30 septembre 1991 par le général Cédras. Il s'était réfugié au Vénézuela puis avait obtenu l'asile politique aux Etats-Unis. Il avait repris le pouvoir en 1994 grâce à l'aide des Etats-Unis et de l'ONU.

"L'Eglise reste très présente dans la vie nationale, mais elle se cherche, elle veut aider le peuple à trouver une voie de sortie", assure encore Mgr Dumas. "Elle a beaucoup mûri. Avant elle donnait des ordres, maintenant on propose. Jean Bertrand Aristide est sorti de notre sein, ça nous impose une certaine modestie".le père Dominique, pour qui au contraire "le religieux devrait sortir du politique pour retrouver tout son poids". (source : aci/kna)

Pour plus d'informations : Agence ACI

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