10.01.04
- Chine : Ils ne sont ni hérétiques
ni schismatiques.
Malgré les réticences des autorités chinoises, un évêque de l'Eglise
officielle - mais nommé par le pape Jean Paul II - a été ordonné le
jour de l'Epihanie à Hengshui, dans la province du Hebei.
Selon des sources catholiques, l'ordination prévue il y a plus d'un
an avait été retardée parce que le nouvel évêque, Mgr Pierre Feng Xinmao,
âgé de 39 ans, avait fait publiquement savoir qu'il avait été nommé
par le pape. Mgr Feng déclare cependant appartenir à l'Eglise officielle
reconnue par le gouvernement.
Or la Chine communiste n'entretient pas de relations diplomatiques avec
le Saint-Siège depuis le départ de l'internonce Antonio Riberi, expulsé
de Chine en septembre 1951. L'Eglise catholique reconnue officiellement
en Chine est sous le contrôle gouvernemental de l'Association
patriotique des catholiques de Chinequi s'occupe de la nomination des
évêques, une prérogative qui relève normalement du Saint-Siège. L'Eglise
non reconnue, appelée souvent "clandestine", ne jouit pas de la protection
légale et ses membres sont souvent en butte aux persécutions.
Mgr Feng était évêque coadjuteur de Mgr Chen Xilu, âgé de 75 ans. A
sa mort, Mgr Feng, qui était administrateur du diocèse, devenait automatiquement
son successeur. La Conférence des évêques catholiques de Chine, reconnue
par Pékin, a confirmé la nomination de Mgr Feng. Le nouvel évêque chinois
a reçu sa formation en Europe et il possède une licence en droit canon
de l'Université catholique de Louvain, en Belgique. Il préparait son
doctorat lorsqu'il a été rappelé en Chine par son évêque. Il est le
premier évêque de la nouvelle génération qui, en Chine, possède une
formation universitaire.
Selon UcaNews, des invités venus de Belgique, d'Autriche, et des Philippines
ont participé à la cérémonie d'ordination. Jusqu'à présent, Mgr Feng
enseignait l'anglais au séminaire catholique du Hebei.
En novembre 2002 lors d'une conférence à l'Université catholique de
Louvain, Mgr Feng avait souligné "qu'il n'y a pas d'Eglise schismatique
en Chine." "Je sais que les relations avec le Vatican ont été très tendues,
relève-t-il. Jusqu'à présent les relations diplomatiques n'ont pas encore
été normalisées et nous ne savons pas quand et si jamais elles le seront.
Les événements des dernières décennies ont donné à penser à beaucoup
d'amis étrangers que l'Eglise de Chine s'était séparée de Rome et de
l'Eglise universelle. Je suis convaincu de pouvoir représenter la communauté
des fidèles catholiques de Chine quand j'affirme qu'il n'en est rien."
Et d'ajouter : Notre Eglise est (…) unie dans la foi avec l'Eglise universelle
et avec le pape. Nous affirmons cela ouvertement en Chine et je n'hésite
pas à le déclarer ici aujourd'hui." "Nous regrettons vivement que les
circonstances du passé aient provoqué la division au sein de notre Eglise.
Mais il n'est pas exact de dire qu'en Chine il y a une soi-disant "Eglise
patriotique", qui serait "infidèle" et une "Eglise souterraine" qui,
elle, serait "fidèle"."
..." Il serait plus juste de dire que l'Eglise chinoise, suite
aux regrettables événements du passé, est divisée en deux communautés.
L'une est "officiellement reconnue par le gouvernement" - et j'appartiens
à celle-ci - et l'autre n'est pas reconnue par le gouvernement. Mais
ces deux communautés sont unies à Rome et au Saint-Père, malgré le fait
qu'il n'y a pas de relations diplomatiques. Elles diffèrent entre elles
seulement à propos de la manière de coopérer avec le gouvernement."
(source : apic/ucan)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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