06.01.04
- Les divisions de la Communion
anglicane .
La Communion anglicane pourrait devenir une "Eglise à deux vitesses",
si l'on pouvait plaisanter sur une décision qui semble se faire
jour pour maintenir malgré tout l'unité.
Un groupe épiscopal de travail envisage de créer une véritable
enclave sans femmes prêtres. En effet l'ordination épiscopale de membres
féminins du clergé pourrait provoquer la création d'une branche de l'Eglise
anglicane "libre de femmes ordonnées", rapporte lundi le quotidien britannique
"The Daily Telegraph". Le débat sur l'homosexualité confinant déjà à
la "guerre civile" au sein de l'Eglise, la question féminine ne manquera
pas d'aggraver encore les dissensions.
C'est un groupe de travail composé d'évêques de l'Eglise d'Angleterre
qui émet - parmi de nombreuses autres propositions - l'hypothèse d'une
province anglicane sans clergé féminin. Cette véritable enclave protégée
destinée aux opposants aux femmes prêtres devrait éviter un "exode de
masse".
Le groupe de travail présidé par Michael Nazir Ali, évêque de Rochester,
devrait présenter en janvier ses propositions, fruits de trois ans de
réflexions, et les soumettre à l'ensemble de l'épiscopat regroupé dans
la Chambre des Evêques. Le Synode général de l'Eglise d'Angleterre traitera
ensuite de la question lors de sa prochaine assemblée plénière.
Après la décision d'autoriser l'accès au sacerdoce féminin, il y a une
décennie, les dirigeants anglicans avaient trouvé la parade face aux
réfractaires: ils avaient autorisé des "évêques volants" à s'occuper
des paroisses traditionalistes qui n'acceptaient pas les femmes prêtres.
Cette solution mitigée a permis jusqu'à présent d'éviter un schisme.
Mais l'ordination épiscopale de membres féminins du clergé est pour
les conservateurs une pilule plus dure à avaler. Les sondages montrent
que dix ans après l'ordination des premières femmes prêtres, un quart
des prêtres anglicans restent fermement opposés à l'ordination épiscopale
féminine. Plusieurs évêques font partie des milieux conservateurs réticents,
dont l'archevêque de York, David Hope, qui a d'ores et déjà annoncé
sa démission en cas d'ordination épiscopale féminine.
La proposition d'une Eglise séparée - véritable Eglise dans l'Eglise
disposant de son propre archevêque, de ses évêques, de son clergé paroissial
et de son propre séminaire "exempt de femmes" - va sans aucun doute
faire hurler les milieux libéraux. Selon le quotidien britannique, l'archevêque
de Canterbury, Rowan Williams, a exprimé en privé sa sympathie concernant
l'idée d'une telle province anglicane, mais il semble qu'une grande
majorité de l'épiscopat y soit opposée. (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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