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12.01.04 - Guinée Equatoriale : Pour "libérer" le terrain.

Le bidonville du quartier de "Waiso Ipola", à la périphérie de Malabo, capitale de la petite Guinée Equatoriale, a été détruit sur décision de la junte communale, sans se préoccuper de ce que deviennent les familles.

Début janvier, des engins imposants se sont mis au travail pour "libérer" une zone dans laquelle se trouvait un marché fort vivant, devenu désormais la demeure de nombreuses familles d'une grande pauvreté. Rien n'a été prévu, ni de nouveaux espaces pour les commerces ambulants, les vendeurs, ni surtout pour les personnes qui de longue date habitaient dans cette zone. Bientôt ce sera un petit édifice des religieuses salésiennes, accueillant une dizaine d'élèves, qui sera à son tour détruit.

Selon les projets de l'administration communale, il semble que ce quartier deviendra un parc. Mais alors, disent les religieuses salésiennes où iront vivre les familles qui ont été éloignées par la force du bidonville. "Je voulais photographier la destruction en cours", dit Sœur Vilma Tallone, "mais l'angoisse et la retenue me l'ont interdit: on n'imprime pas sur un film, pour ensuite l'exposer, le désespoir de ceux qui en perdant peu perdent tout".

En Guinée Equatoriale vit environ un demi million de personnes; le pays est guidé par Teodoro Obiang Nguena, un despote qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat il y a 23 ans. L'opposition l'a récemment accusé d'être le titulaire d'un compte courant privé auprès de la Banque Ritts de Washington, sur lequell entre 300 et 500 millions de dollars auraient été versés, argent provenant de l'exploitation des ressources pétrolières de ce petit pays d'Afrique Occidentale.

Malgré la croissance exponentielle de l'exportation du pétrole, les conditions de vie de la population ne tendent pas à s'améliorer: 75 pour cent des citoyens vivent encore dans l'indigence. Le climat politique dans le pays s'est détérioré après l'énième victoire écrasante de Obiang Nguena aux présidentielles anticipées de décembre 2002, scrutin au cours duquel il aurait obtenu presque 100 pour cent des voix, suscitant les protestations de l'opposition. Le chef d'Etat est accusé de gérer le pays avec le clan des membres de sa famille. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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