15.01.04
- La religion n'est pas une affaire
de l'Etat.
Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, à souhaité
le jeudi 15, que l'Etat "ne se mêle pas de religion" et ne confonde
pas "le statut des religions et le maintien de l'ordre public".
Dans son entretien sur France-Inter, le cardinal a été
clair et a parlé sans ambage. "La liberté de l'islam est aussi
précieuse que la liberté du catholicisme, ou du protestantisme, ou du
judaïsme", a-t-il déclaré. "Quant à savoir si on peut abuser de la religion
pour faire une intrusion politique ou contraire aux droits de l'homme,
c'est une question d'ordre public". "Mais il ne faut pas confondre le
statut des religions et le maintien de l'ordre public."
... "Si le voile est un signe politique d'une organisation islamiste
dont le gouvernement pense qu'elle menace la sécurité de la République,
qu'il prenne ses responsabilités mais qu'il ne se mêle pas de religion".
L'archevêque de Paris a mis en garde les politiques des "risques" de
rouvrir la "guerre religieuse" en France avec le projet de loi sur les
signes religieux à l'école. Il a fait état du "réveil d'une agressivité
anti-religieuse qui surprend complètement les milieux catholiques" et
d'un "sentiment d'insécurité de la part de la majorité de la population
par rapport à la signification des dispositions" de la loi.
"Cette loi avec sa maladresse risque de rouvrir pour les incendiaires
involontaires une guerre religieuse", a-t-il estimé en citant l'exemple
du maire d'Etampes, qui a voulu ajouter le terme de "laïcité" au triptyque
"liberté égalité fraternité", et en évoquant "des dizaines de cas",
de "petits faits", d'agressions verbales subies par des catholiques
arborant une croix au cou.
"Je souhaite que les politiques soient assez conscients de ce qu'ils
sont en train de remuer", déclare Mgr Lustiger. En homme international
qu'il est, il a également souligné que "la position française est inintelligible
à l'étranger". (source : cef)
Pour plus d'informations : Conférence
des évêues de France
Retour
|