22.01.04
- Brésil : La terre des indigènes.
Depuis le mois d'octobre un conflit est en cours à propos
des terres indigènes de la région d'Alto Boa Vista, dans
l'Etat du Mato Grosso. L'évêque local demande que soit
réglé cette question sans délai.
"Nous sommes à un point mort, écrit-il; il n'y a pas encore de
décision officielle. Un groupe d'indigènes Xavante et des occupants
de la zone indigène sont mobilisés sur la route. Le 23 janvier, le gouverneur
du Mato Grosso visitera la zone; le 29, il y aura une audience judiciaire
et la décision du juge devrait être donnée début février". Et d'ajouter
"Espérons-le."
C'est ainsi que Mgr Pedro Casaldáliga résume le conflit en cours depuis
le mois d'octobre sur la terre indigène Mara-Watsédé, dans la région
d'Alto Boa Vista, dans une circulaire diffusée ces jours-ci par la prélature
de São Félix do Araguaia.
Tout a commencé quand un groupe d'indigènes a décidé d'envahir le domaine
Suyá Missú, situé en terre indigène Mara-Watsédé, occupée il y a 12
ans par près de 3.000 familles de petits producteurs ruraux. Au moins
600 Xavante se sont installés en marge de la propriété foncière, près
d'Estrela do Araguaia. De l'autre côté de la route sont mobilisés au
moins 400 producteurs ruraux armés, forts du soutien de l'administration
communale d'Alto Boa Vista.
"Je ne vais pas décrire en détail les précédents et les causes du conflit",
poursuit le prélat, menacé de mort pour son engagement auprès des Xavante,
"je me limiterai à rappeler que les Xavante furent déportés dans cette
région dans les années 60 par les forces aériennes brésiliennes et qu'à
cause de cette déportation, 90 Indiens moururent de rougeole, contre
laquelle ils n'avaient aucune défense. Depuis cette époque là, ils ont
toujours revendiqué la possession de ces terres".
Le territoire Mara-Watsédé, 170.000 hectares, a été démarqué en 1998,
mais il manque encore un décret de la magistrature locale afin que commence
le retrait des familles des petits producteurs qui s'y sont installées
et pour que les indigènes puissent y faire leur retour. En 2001, la
justice fédérale a concédé aux agriculteurs de rester sur place, accueillant
un recours auquel la magistrature doit encore répondre. (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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