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20.01.04 - Italie : Le point sur le scandale de Parmelat.

Le cardinal Camillo Ruini a fait le point sur l'affaire Parmalat à l'occasion de l'ouverture du conseil permanent de la Conférence des évêque italiens :"Il faut redécouvrir les valeurs de l'éthique."

Ainsi les évêques italiens sortent de leur réserve à propos de l'affaire Parmalat. Pour le cardinal Ruini, évêque chargé du diocèse de Rome, en particulier, les amères surprises de ce genre poussent fortement à redécouvrir la valeur de l'éthique, "pas simplement comme un facteur extérieur aux activités économiques, mais comme condition intrinsèque de leur déroulement sain et constructif".

"L'affaire Parmalat explosant de manière improvisée, mais faisant suite à d'autres affaire graves et préoccupantes, a mis à nu une vulnérabilité inattendue de notre système économique et financier, avec des connexions internationales évidentes", a commenté le président de la Conférence épiscopale italienne dans son discours d'introduction, faisant sans doute référence, entre autre, à une autre faillite douteuse et retentissante, celle du roi de la conserve Cirio, mis en liquidation en juillet 2003.

Pour le cardinal il s'agit maintenant de sauver une industrie alimentaire de grande importance, avec les postes de travail qui y sont liés, mais aussi de mettre au point les instruments adaptés "pour garantir la confiance des investissements de notre pays et pour protéger les épargnants".

De son côté, Mgr Silvio Cesare Bonicelli, évêque de Parme, était déjà intervenu sur le sujet le dimanche 18 janvier 2004. Jusqu'alors, la seule réaction avait été celle d'"une invitation à la solidarité". Selon la presse italienne en date du 19 janvier, un monsignore local, Mgr Franco Grisenti, avait seulement déclaré qu'il ne fallait pas oublier que Calisto Tanzi, le président et fondateur de Parmalat, "avait financé la restauration de la façade de la cathédrale et du baptistère".

Mgr Silvio Cesare Bonicelli, également membre de la Commission épiscopale pour les problèmes sociaux, le travail et la justice, a finalement décidé d'intervenir lors de son homélie dominicale dans l'église de Collechio, ville du siège de Parmalat. "Aujourd'hui, nous ne pouvons prétendre que la crise Parmalat n'existe pas, ou soit hors des portes de l'Eglise. La crise est également 'dedans', entre nous", a-t-il déclaré.

"Nous nous sentons abandonnés, trahis, dévastés", a-t-il affirmé devant les fidèles, tous plus ou moins liés au groupe alimentaire italien. "Après ce qui est arrivé, nous ne pouvons que penser, chercher à comprendre, se poser des questions importantes: le but du travail est d'avoir toujours plus? Que signifie-t-on par éthique, légalité? Quelles règles doit-on décider pour éviter qu'en Italie et à l'étranger des crises comme celle-ci se produisent?" s'est-il interrogé. (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence APIC

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