Infocatho


07.02.04 - Les idées libérales rendent dangereuse la mondialisation.

A l'ouverture de "l'Ecole de Politique - Praxis" qui vient d'être inaugurée à Rome, le P. Bartolomeo Sorge, jésuite et directeur du mensuel "Aggiornamenti Sociali" a développé ce thème : "La politique est malade. S'engager en politique a-t-il encore un sens?"

Cette école a été créée dans le but est de valoriser le sens de la participation civique. Le P. Sorge est un connaisseur profond de la réalité italienne, et dans les années 80 à Palerme, en Sicile, il avait déjà lancé une école de formation politique comme moyen de combattre la mafia.

Lors de son intervention, le religieux a souligné que le matérialisme si répandu est "le problème numéro un de la situation actuelle". En effet, le "danger" est que "cette logique du marché devienne la seule façon, le seul paramètre pour juger la bonté des choix. Cela est très grave, parce qu'il s'agit d'une forme de matérialisme servile qui, en fait, abat tous les idéaux".

C'est un processus lié en quelque sorte à la globalisation. En soi "elle n'est ni un bien ni un mal; si nous réussissons à orienter les processus de mondialisation au service de l'homme, nous pourrons jouir de fruits extraordinaires. Si, par contre, ce processus est abandonné à la logique individualiste et néo-libérale, les dangers sont alors très graves: une nouvelle forme grave de colonialisme peut naître, un colonialisme culturel qui serait pire que celui économique que nous avons connu dans le passé".

Pour donner idée de ce que peut être la solution, a expliqué le père Sorge, il faut considérer d'une part la fragilité humaine et, de l'autre, réaffirmer la primauté de l'éthique. En effet, "il peut y avoir des moments de fragilité et de faiblesse. Nous sommes tous des créatures humaines. Toutefois, l'important est qu'il y ait cette tension qui naît d'une vision de la politique entendue comme service. Beaucoup de gens diabolisent le pouvoir, mais sans pouvoir on ne fait rien. Si je veux changer les choses, je dois avoir le pouvoir de les changer."

..." Alors quel est l'enseignement sociale de l'Eglise à ce sujet? Le pouvoir est un moyen, non une fin. Donc le pouvoir est un instrument nécessaire pour faire de la politique. Mais si le but de la politique devient le pouvoir, alors on renverse tout et on compromet la construction d'un monde nouveau. Il est donc essentiel d'insister sur la primauté de l'éthique dans la politique qui utilise le pouvoir pour le développement de l'homme et la justice des peuples". (source : vid)

Pour plus d'informations s'adresser à : Aggiornamenti sociali

Retour