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07.02.04 - Le patriarche Bartholomée Ier et l'Ukraine.

Le patriarche Bartholomée Ier a fait parvenir à Jean Paul II une lettre dans laquelle il lui demande de ne pas instituer un patriarcat gréco-catholique à Kiev, ce qui risquerait d'élargir la fracture oecuménique actuellement existante.

Cette lettre du patriarche a été publiée sur le site web (en grec) du patriarcat de Constantinople, prenant acte d'un document publié par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'Unité des chrétiens, document envoyé au patriarche Alexis II de Moscou et aux différents patriarches orthodoxes dans lequel il les informait qu'était envisagée l'éventuelle reconnaissance patriarcale pour l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine.

Le 29 novembre, Bartholomée Ier avait déjà qualifiée cette éventualité "d'être une erreur inacceptable et provocatrice." Il avait alors réfuté les arguments historico-canoniques du cardinal et l'avait alerté des conséquences négatives qu'entrainerait cette décision. "Elle provoquera de fortes réactions, écrit-il, de la part de toutes les Eglises-soeurs orthodoxes. Elle mettra en doute les intentions de l'Eglise catholique de vouloir continuer le dialogue théologique avec les Eglises orthodoxes."

La revue italienne "30 Giorni", en commentant cette lettre, fait ainsi savoir que le patriarche regretterait qu'une telle décision fasse "revenir le climat d'hostilité qui existait il y a quelques décades."

L'uniatisme comme l'appellent les orthodoxes en parlant du retour des orthodoxes à la communion plénière avec Rome, est une réalité très sensible en Ukraine dont la majorité de la population est orthodoxe et rattachée au patriarcat de Moscou. Les catholiques du rite oritntal sont environ cinq millions, principalement résidant dans la partie orientale avec Lviv pour métropole.

Lors de l'assemblée plénière de juillet 2002 qui s'était tenue à Kiev, le synode gréco-catholique ukrainien avait demandé au pape de reconnaître ce titre patriarcal, selon les normes du décret conciliaire "Orientalium Ecclesiarum". Le synode voulait ainsi que soit confirmée la continuité du premier siège du christianisme en Europe orientale. Ce que récuse le patriarcat de Moscou qui donne une autre légitimation historique et canonique à cette situation ecclésiale. (source : aci)

Pour plus d'informations s'adresser à : Agence ACI

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