02.02.04
- France : Les évêques
et le voile islamique.
À la veille de l'ouverture du débat à l'Assemblée sur le port de
signes religieux à le président de la Conférence des évêques de France,
fait le point sur l'attitude de l'épiscopat.
Le vendredi 30 janvier, Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux
et président de la Conférence des évêques de France, a rappelé
la position des évêques français dans la question
du "voile islamique", compte tenu de la mise en garde récemment
faite par le Pape, ainsi que des retouches apportées au projet de loi
par le Conseil d'État.
... "Notre position n'a pas changé. Sur le principe, nous avons exprimé
à plusieurs reprises nos réserves concernant la pertinence d'une telle
réponse à la question posée par les difficultés de l'intégration. Ces
difficultés affectent la volonté de vivre ensemble dans la société française
aujourd'hui et ne peuvent être résolues par une loi. De plus, l'objectif
affiché de la loi est de freiner les revendications communautaristes.
Cet objectif est légitime de la part du gouvernement dont la responsabilité
est la cohésion nationale."
..." Mais la loi pourrait avoir un effet inverse et contribuer
à exacerber les dérives communautaristes et radicaliser les positions
au profit de certains groupes politico-religieux islamiques. Nos réserves
subsistent donc quant à l'opportunité d'une telle loi. Sur le contenu
de la loi, nous avons pu exprimer notre inquiétude sur une loi qui traduirait
une conception fermée de la laïcité, intolérante aux convictions religieuses.
Cette interprétation, contraire à la tradition française, s'est exprimée
au cours des dernières semaines."
... Traduite dans la loi, elle aurait pour effet d'interdire purement
et simplement les signes religieux visibles dans l'enceinte de l'école
publique. Une telle loi serait véritablement une atteinte à la liberté
religieuse, confinant les convictions religieuses dans la stricte sphère
intime et niant leur expression sociale. Ce n'est pas sans raison que
le Pape a exprimé son inquiétude devant le corps diplomatique accrédité
au Vatican le 12 janvier dernier."
..." Mais pour ce qui est du projet de loi présenté au conseil
des ministres le 28 janvier et qui va être débattu au Parlement, il
n'est pas, dans sa formulation actuelle, de nature à menacer directement
la liberté religieuse. En effet, le projet de loi ne prévoit pas d'interdire
les signes religieux en tant que tels. Il prévoit de les interdire dans
certains cas bien précis, quand la manière de les porter trouble le
bon ordre des écoles, collèges et lycées publics. Il prend ainsi acte
du fait que la question à régler est celle de l'ordre public. Mais,
pour y répondre, une nouvelle loi étaitelle vraiment nécessaire ? "
(source : cef)
Pour plus d'informations s'adresser à : Conférence
des évêques de France
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