Infocatho



02.02.04 - L'appel de l'abbé Pierre.

"Pour que les humbles ne soient plus des humiliés...cessez de vous sentir impuissants devant tant de souffrances,"redit l'abbé Pierre à ses contemporains, 50 ans après son appel du 1er février 1954.

Cinquante ans après l'appel du 1er février 1954, qui lança " l'insurrection de la bonté ", l'abbé Pierre et plusieurs compagnons d'Emmaüs ont renouvelé leur appel dimanche 1er février sur l'esplanade des Droits de l'Homme à Paris au Trocadéro, : " Nous, compagnons, amis et responsables d'Emmaüs, vous lançons un appel. En février 1954, nombreux ont été ceux qui ont participé à l'insurrection de la bonté. Cinquante ans après, nous nous adressons à nouveau à vous. Et à vos enfants. C'est de leur avenir qu'il s'agit, autant que du nôtre."

..." C'est maintenant que nous construisons le monde de 2054. En 1954, on se relevait à peine de la guerre. On avait eu faim, on avait eu froid. On avait souffert et on savait lutter pour survivre. On savait aussi se mobiliser. Vos parents l'ont fait. C'est à votre tour maintenant. Même si vous n'avez pas envie d'être dérangés dans un monde confortable pour beaucoup, un monde du trop-plein. Nous vivons dans une nation riche. Avec, cependant, des millions de personnes qui survivent sous le seuil de pauvreté."

..." Une nation qui devrait mobiliser toutes ses forces pour construire son avenir, mais qui laisse des millions de chômeurs de côté. Une nation qui a tant construit qu'on y trouve près de trois millions de résidences secondaires. Et autant de personnes mal logées. Une nation qui s'est dotée d'un système de protection sociale formidable. Et qui pourtant souffre, comme jamais, du manque de lien social, qu'aucune allocation ne saurait remplacer."

..." C'est en agissant que nous changerons le cours des choses. Soyons exigeants avec nous-mêmes pour pouvoir exiger des autres. C'est cela, la véritable solidarité. Regardons autour de nous. Transformons ces visages anonymes de la misère en femmes et hommes qui peuvent nous aider à donner un sens à notre existence. Intégrons dans notre vie quotidienne la cause des plus faibles. Renonçons peut-être à une parcelle de notre confort pour faire une place à ceux qui n'en ont pas. Cela ne nous fera pas perdre la nôtre, mais la rendra plus digne."

..." Faisons avec eux comme si c'était nous. Ne laissons pas notre bonne volonté se gâcher comme une ressource non exploitée. Ce n'est pas à nos gouvernements de nous dire comment être solidaires. C'est à nous de leur montrer la société que nous voulons. Ils comprendront. Entre ceux qui ont perdu leurs raisons de vivre, parce qu'ils n'ont pas assez, et ceux qui ne trouvent plus leurs raisons de vivre, parce qu'ils pensent avoir tout, il faut s'aider. Tout simplement pour que les humbles ne soient plus des humiliés. C'est cette action qui donnera sens à notre vie et rayonnement à notre action. " "

... " Cessez de vous sentir impuissants devant tant de souffrances. " (source : abbé Pierre)

Pour plus d'informations s'adresser à : Fondation abbé Pierre

Retour