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07.02.04 - Irlande : Le difficile partage du pouvoir.

La proposition faite par le chef du parti protestant nord-irlandais Ian Paisley d'accepter une forme de partage du pouvoir à l'assemblée locale d'Irlande du Nord avec les catholiques, a été aussitôt jugé inacceptable par les partis catholiques.

Le protestant fondamentaliste, chef des Démocrates unionistes (DUP) a dévoilé devant la presse le modèle de gouvernement qui devait de remplacer celui prévu par les accords de paix d'avril 1998. Ces accords prévoyaient une assemblée et un exécutif où catholiques et protestants travaillaient ensemble, mais ces deux institutions ont été suspendues en octobre 2002 après une grave crise de confiance entre les deux communautés.

Le révérend Paisley, grand vainqueur des législatives nord-irlandaises de novembre dernier, a proposé qu'il n'y ait qu'une assemblée exerçant seule le pouvoir jusqu'à ce qu'une coalition gouvernementale puisse être formée. Toutes les décisions légales devraient alors être ratifiées par une double majorité des deux communautés représentées, protestante unioniste et catholique nationaliste. Mais le DUP refuse toujours de partager le pouvoir au sein d'un gouvernement avec la première formation catholique, le Sinn Féin, tant que son aile paramilitaire, l'IRA (Armée républicaine irlandaise), n'aura pas complètement démantelé son arsenal et ses structures.

En raison de ce refus, les deux partis catholiques ont rejeté l'initiative du révérend Paisley, parce qu'elle s'écarte du modèle de gouvernement prévu par les accords d'avril 1998, ratifiés par 71% des Nord-Irlandais, par référendum. "Les propositions du DUP préparent le retour au contrôle de l'Irlande du Nord par une majorité unioniste", favorable au maintien de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni, a jugé le député local du Sinn Féin, Conor Murphy.

Mark Durkan, chef des Sociaux démocrates et travaillistes, plus modérés, a accusé le projet du DUP d'être "fort en rhétorique mais faible dans les détails". "Le SDLP est clair, nous ne prêtons aucun intérêt à des solutions internes à l'Irlande du Nord. "Notre seul objectif est de remettre en oeuvre ll'accord d'avril 1998, qu'on appelle l'accord du Vendredi saint".

Les élus du DUP, qui compte 33 députés sur les 108 de l'assemblée et sont donc minoritaires savaient que les formations catholiques n'accepteraint leurs propositions, parce qu'elles les affaiblit (source : eir)

Pour plus d'informations s'adresser à : Le Monde

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