14.02.04
- Colombie : Même avec la
guérilla ?.
Dans un court discours, lu en présence de la délégation conduite
par le président colombien, M.Alvaro Uribe Vélez, Jean-Paul II
a exprimé le souhait que le peuple colombien "se dirige vers la paix
sociale, en renonçant à toute forme de violence et en cherchant de nouvelles
formes de cohabitation".
"Je me réjouis de la collaboration entre l'Eglise et les autorités de
votre pays", a dit Jean Paul II. "La Colombie est très présente
dans mes pensées et dans mon coeur, et je prie pour que son peuple parvienne
sans se décourager à une véritable paix sociale. Pour ce, il convient
de rejeter toute forme de violences et de trouver d'autres formes de
coéxistence, en vue de parvenir à l'affirmation de la justice. Il convient
donc de rassembler de partout les capacités nationales d'unité, de fraternité
et de respect individuel. Il est temps de bâtir de solides fondations
en vue de la reconstruction morale et matérielle de la communauté nationale,
qui portera au rétablissement d'une société juste, solidaire, responsable
et pacifique".
"En vous remerciant de votre visite -a conclu Jean-Paul II- je forme
des voeux pour le progrès spirtituel et matériel des Colombiens, pour
leur coéxistence libre et concorde. Et j'invoque du Très-haut ses bénédictions
sur nos bien-aimés fils et filles de la Colombie, sur les familles,
les communautés ecclésiales, les nombreuses institutions publiques et
leurs responsables".
L'audience privée a duré une dizaine de minutes, puis le président colombien
a présenté au souverain pontife sa délégation, comprenant notamment
sa femme Lina Moreno et le ministre des Affaires étrangères, Caterina
Roca. Le président Uribe a également présenté au pape le haut commissaire
colombien pour la paix, Luis Carlos Restrepo, lui expliquant qu'il avait
"le difficile devoir de dialoguer avec des groupes violents". "Avec
la guérilla ?", a demandé le pape. "Oui", a répondu M. Uribe, avant
d'ajouter: "Il a besoin d'une bénédiction spéciale", a dit Jean Paul
II avec un léger sourire. Et le pape a béni M. Restrepo.
Elu en 2002 à la tête du pays, Alvaro Uribe Vélez est qualifié "d'homme
à poigne" et ses méthodes de gouvernement sont souvent critiquées. Il
lui est reproché de mener une guerre frontale contre les guérillas (en
particulier le FARC) et les narcotrafiquants du pays, au détriment de
la démocratie. Son voyage sur le vieux continent a pour but de convaincre
les européens du bien fondé des méthodes de son "plan de sécurité démocratique"
lancé dès son élection. Président d'un pays qui fournit 70% de la production
mondiale de cocaïne, il a décidé d'user de la manière forte pour en
venir à bout, en confiant les pouvoirs de police à l'armée dans les
zones à risque de la Colombie.
Il justifie sa méthode par le fait que les otages de la guérilla, comme
Ingrid Bétancourt, "sont séquestrés et torturés dans des zones impénétrables
en Colombie, "de même qu'en Europe Hitler enfermait et torturait les
juifs dans des camps de concentration" a-t-il lancé à la presse
italienne.
L'Eglise catholique en Colomboe ne partage pas cette intransigeance
et parle d'un accord possible. Le 8 février dernier , Mgr Luis Augusto
Castro, membre de la "commission de médiation entre les
partis" et vice-président de la Conférence épiscopale colombienne
a réaffirmé qu'un accord entre gouvernement et les FARC était nécessaire
pour parvenir à une solution en faveur des otages retenus par la guérilla
colombienne. (source : vis)
Pour plus d'informations s'adresser à : Service
de presse du Vatican
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