14.02.04
- Les protestants ne sont pas prêts
pour une telle éventualité.
En répondant à trois questions qui lui avaient été
posés, le Conseil permanent luthéro-réformé de France fait apparaître
que l'homosexualité d'un ministre est un obstacle à son appel par une
Église locale.
Voici le texte de ce document : "Depuis plusieurs années,
nous sommes interrogés au sujet de la place et du rôle des personnes
homosexuelles au sein de nos Eglises, dit le CPLR dans son avis publié
le 13 février. . Trois questions précises émergent à propos de
l'accueil dans l'Église des personnes homosexuelles, de la présence
de ministres homosexuels et de la célébration d'un culte de bénédiction
d'un couple homosexuel. Le CPLR a proposé, pour entrer dans ce débat,
un document de base à l'intention des Eglises locales en octobre 2002.
Ce document a été largement diffusé -il était aussi consultable sur
Internet- et travaillé par différents groupes : conseils presbytéraux,
groupes bibliques, assemblées de consistoire et d 'inspection."
" Les réponses révèlent qu'un large débat a eu lieu et qu'il a
permis à des positions très différentes de s'exprimer dans une écoute
réciproque et respectueuse. Certains rapports ont indiqué qu'au cours
de la réflexion, plusieurs personnes avaient évolué dans leurs convictions.
Le débat a souvent montré qu'il était réducteur de parler d'homosexualité
en général : avant d'être un homosexuel, toute personne est un homme
ou une femme avec ses désirs et ses fidélités, ses zones d'ombre et
de lumière, sa foi et ses combats."
" A l'issue de cette consultation et à partir de ses options théologiques
fondamentales, le CPLR partage quelques convictions et questions."
"La référence aux Écritures : Face aux textes bibliques
qui parlent de l'homosexualité, nous sommes ramenés à notre interprétation
de l'Écriture. Notre fondement commun est cette conviction, qui se situe
au centre de la révélation biblique, qu'en Christ tout être humain est
inconditionnellement aimé de Dieu. Toute lecture de la Bible se trouve
soumise à cette condition première."
" La Bible nous interroge aussi sur notre relation au prochain
et c'est dans ce cadre -second par rapport à l'annonce première de la
justification par la foi- que se situe notre réflexion. A partir des
Écritures, les réformateurs ont souligné que l'être humain est fondamentalement
un être en relation : avec Dieu et avec son prochain. Il n'est jamais
humain tout seul. Cette approche nous conduit à interroger l'homosexualité
sur son rapport à l'altérité. Pour les uns, l'homosexualité, en restant
dans le registre du " même ", présente une carence d'altérité. Pour
les autres, l'altérité est au cœur de toute rencontre quelle qu'elle
soit, la différenciation sexuelle apparaissant alors comme une altérité
seconde par rapport à l'irréductibilité de l'autre en tant que personne."
"Les questions posées à nos Églises
"- L'accueil de personnes homosexuelles. Dans la compréhension
luthéro-réformée, I'Église ne se définit pas par la qualité de ses membres
mais par l'annonce de l'Évangile et l'administration des sacrements.
De ce fait l'accueil est inconditionnel et il ne nous appartient pas
de juger qui fait partie du peuple de Dieu. Dans l'Église, communauté
de pécheurs-pardonnés, chacun est invité à occuper sa place et à participer
à la vie sacramentelle, quelle que soit son origine, son sexe, son milieu
ou son orientation sexuelle. Théologiquement le statut d'enfant de Dieu
est premier par rapport à toute autre détermination.
"- La présence de ministres homosexuels. Comme tout
membre de l'Eglise, la personne homosexuelle est appelée à participer
pleinement au sacerdoce universel en tant que témoin de l'Évangile.
"Cependant, certains des membres de l'Église sont appelés à exercer
des ministères particuliers. L'Eglise discerne et reconnaît leur vocation,
porte une attention à leurs aptitudes à annoncer l'Évangile, à administrer
les sacrements et à assurer un ministère d'unité à travers leurs compétences
et leur personne L'orientation sexuelle n'est pas un critère de discernement
en tant que tel. Les communautés locales participent à ce discernement.
Actuellement, il apparaît que l'homosexualité d'un ministre est un obstacle
à son appel par une église locale. S'agissant d'autres types de ministères,
la question se pose différemment.
"- La bénédiction d'un couple homosexuel. Il n'est pas opportun
d'envisager un culte de bénédiction qui entretiendrait la confusion
entre couple homosexuel et hétérosexuel. Comme chacun de nous, les homosexuels
et homosexuelles en couple reçoivent dans la vie de la communauté et
l'accompagnement pastoral, la parole de grâce, de pardon et de nouveauté
de vie qui est celle du Seigneur. Le Conseil propose cet avis comme
une parole honnête et humble qui tente de faire le point sur une question
difficile en tension entre le souci d'accueillir pleinement des frères
et des sœurs qui confessent Jésus-Christ comme leur Seigneur et la responsabilité
de veiller à l'unité de l'Église.
Liebfrauenberg 1er février 2004
Rappelons que le CPLR est composé de quatre Églises protestantes : l'Église
réformée de France (ERF), l'Église réformée d'Alsace- Lorraine (Eral),
l'Église évangélique luthérienne de France (EELF) et l'Église de la
confession d'Augsbourg d'Alsace-Lorraine (Ecaal). La synthèse, a été
élaborée à partir des réponses reçues de 150 paroisses, conseils presbytéraux
et assemblées de consistoire. (source : cplr)
Pour plus d'informations s'adresser à : Fédération
protestante de France
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