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18.02.04 - RD Congo : La précarité et la corruption.

" Nous sommes peinés de constater que, au lieu de travailler pour la promotion sociale, les dirigeants de notre pays s'accordent des avantages sociaux qui démontrent leur manque d'intérêt pour le bien-être de la population ".

C'est en ces termes que les évêques de la République Démocratique du Congo se sont adressés à tous les hommes de bonne volonté dans un message intitulé " Par amour du Congo, je ne me tairai pas " (cf. Is 62,1), en conclusion d'une réunion de la Conférence Episcopale qui s'est tenue à Kinshasa du 9 au 14 février, afin de sensibiliser les chrétiens et l'opinion publique sur les zones d'ombre toujours présentes.

S'ils reconnaissent les progrès faits dans le processus de transition du pays, ils regrettent que les problèmes qui affligent le peuple congolais soient bien loin des pensées des dirigeants du pays, lesquels imposent des sacrifices injustes à la population. La classe politique semble plus préoccupée de conserver son propre pouvoir que de s'occuper du bien-être des Congolais.

..." En plus de multiplier les voyages et les missions à l'étranger, dont les avantages pour le pays ne sont pas claires, les dirigeants se sont accordés un niveau de vie qui n'a rien à voir avec la précarité de nos finances publiques. Ils ne font rien contre la corruption qui touche tous les services de l'Etat, et ils sont les seuls à bénéficier du calme de l'après guerre ".

Ils dénoncent ainsi ce déséquilibre, qui crée un malaise social ressenti dans toutes les couches de la population, et dont le gouvernement ne semble pas comprendre la gravité. " Dans le domaine social, disent-ils, nous constatons avec souffrance que les réformes annoncées avec insistance sont insignifiantes ou ne sont pas réalisées. D'un autre côté, elles ont montré qu'elles n'étaient que des promesses politiques exploitées à des fins électorales ".

... " Dès le début, la transition a relevé les énormes lacunes de la part de plusieurs personnes qui ont eu accès au pouvoir grâce à la logique du consensus. Dans certaines institutions, on note trop d'hésitations et d'incertitudes, qui risquent de conduire l'Etat à la dérive. On note un certain dilettantisme dans la gestion du pouvoir, qui risque de coûter cher à la République."

..." Trop souvent l'exercice des fonctions publiques se confond avec la campagne politique ". Ils rappellent les nombreux cas d'incidents ferroviaires, aériens, fluviaux et routiers qui ont touché dernièrement les Congolais, et ils dénoncent la légèreté avec laquelle les dirigeants ont annoncé et géré ces accidents. Cette indifférence est le signe d'une crise profonde sur le sens de la vie et de son caractère inviolable.

Une autre confirmation de la crise morale que traverse la nation est, pour les évêques, la grave situation d'insécurité de la plus grande partie de la population congolaise, qui est laissée aux mains des bandits. (source : fides)

Pour plus d'informations s'adresser à : Agence Fides

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