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21.02.04 - Ouganda : La guerre ne résout rien.

"Cela en est assez de la guerre dans le Nord de l'Ouganda! Après presque 20 ans de tourments inutiles, penser résoudre la crise avec l'option belliqueuse signifie continuer à perdre du temps".

C'est l'affirmation de Mgr John Baptist Odama, archevêque de Gulu, et président de l'ARLPI (Acholi Religious Leaders Peace Initiative). Pour lui, il est nécessaire de réaliser une plateforme de négociations avec l'implication directe des autorités ougandaises et de tous ces gouvernements en mesure de promouvoir et de faciliter le processus de réconciliation nationale avec les rebelles de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony.

A ce sujet, a-t-il expliqué, il faut favoriser l'implication directe dans le dialogue des autorités soudanaises vu qu'elles ont soutenu pendant des années les rebelles. "Il faut tout faire pour que cessent les atrocités et les massacres." Précisant cependant que dans l'attente d'un cessez-le-feu il est indispensable de garantir la sécurité des civils et l'approvisionnement des denrées alimentaires et des médicaments dans les zones de guerre du nord de l'Ouganda, Mgr Odama a invité la communauté internationale à surveiller les violences continues des droits de l'Homme.

Dans ce sens, il a mis en évidence le phénomène des enlèvements d'enfants utilisés comme "baby soldiers", en particulier dans les districts de Gulu, Kitgum, Pader et Lira. Il a lancé un appel afin que les mineurs qui ont pris part au conflit puissent rentrés dans des centres appropriés de rééducation. "Nous avons appris que récemment quelques ex-rebelles, qui avaient décidé d'abandonner la lutte armée, ont été enrôlés dans les rangs de l'armée gouvernementale avec l'intention de les utiliser dans les opérations belliqueuses" a ajouté l'archevêque de Gulu.

"Nous considérons que cette politique ne bénéficie pas au futur de ces enfants ni à la cause de la paix, de même que les discours pour les cas de civils appartenant aux milices populaires, un phénomène particulièrement évident dans le district de Lira et plus au sud vers Soroti. Les gens, de notre point de vue, ne doivent pas être armés mais protégés par les militaires en évitant la prolifération inutile d'armes et de munitions dans les villages".

Le président de l'ARLPI a également souhaité une majeure implication de la communauté internationale dans les affaires nord ougandaises en les insérant dans l'agenda du Conseil de sécurité des Nations Unies. "Je suis convaincu que l'engagement en faveur de la paix", a conclu le prélat, "concerne toute la nation ougandaise, du gouvernement à la société civile, des institutions aux diverses composantes religieuses présentes sur le territoire."

"Il n'en demeure pas moins que ce qui se passe dans le nord de l'Ouganda ne peut pas être considéré comme une question "domestique", marginale et périphérique. C'est un drame qui interpelle tout le monde: les Ougandais, les Africains, le monde entier!"(source : misna)

Pour plus d'informations s'adresser à : Agence Misna

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