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18.02.04 - Haïti : Pour mettre fin à la violence.

La Conférence Episcopale d'Haïti (CEH) a lancé le lundi 17 février un nouvel appel "aux gouvernements et hommes politiques pour qu'ils prennent de façon urgente la décision salutaire qui s'impose" pour mettre fin à la violence dans ce pays.

Dans un communiqué, la CEH lance un appel à la conscience des gouvernants: "Arrêtez la violence !" La crise politique qui frappe Haïti s'aggrave en effet d'heure en heure, s'inquiètent également aujourd'hui Radio Vatican et "L'Osservatore Romano" du 18 février. Les milices armées qui se sont soulevées il y a dix jours contre le gouvernement du président Jean-Bertrand Aristide ont attaqué les villes de Hinche, près de la frontière avec la République Dominicaine qui a décidé de la fermer. Les affrontements entre les rebelles et la police ont fait au moins trois morts.

"Nous nous adressons au gouvernement de Haïti et à la conscience des gouvernants afin qu'ils prennent la décision la plus salutaire, la meilleure pour mettre fin à cette situation" déclare l'archevêque de Cap Haïtien, Mgr Hubert Constant, président de la Conférence épiscopale. "Les violences dégénèrent désormais ouvertement en "guerre civile" dit le prélat: "C'est pour cette raison que les évêques demandent que la solution la plus adéquate soit prise pour ramener la paix dans le pays".

Dans cette déclaration, aucune référence n'a été explicitement faite à une éventuelle sortie de scène du président Jean-Bertrand Aristide, contre qui l'opposition démocratique manifeste pacifiquement depuis plusieurs semaines, ni aux groupes armés se sont insurgés dans quelques localités de l'île. "Ce n'est pas à l'Eglise de dire quelles actions doivent être entreprises, mais il est urgent de faire quelque chose pour interrompre les violences" ajoute Mgr Constant, selon qui "le bain de sang a déjà commencé".

L'Eglise haïtienne exprime sa forte préoccupation pour la situation humanitaire aussi: "La souffrance du peuple est intolérable. L'insécurité est omniprésente.L'appel contient aussi une exhortation à tous les Haïtiens "à respecter la vie de tout être humain, l'intégrité morale des personnes, le droit de tous à la liberté, à l'information véridique en rappelant que le droit constitutionnel doit s'exprimer librement et la nécessité de manifester de façon respectueuse et pacifique".

Face à l'aggravation de la crise humanitaire, les évêques de l'île demandent aux parties en conflit "de libérer la voie publique pour permettre aux organismes de bienfaisance d'apporter l'aide humanitaire aux personnes blessées ou en difficulté". Des sincères condoléances sont enfin adressées aux familles des victimes en rappelant le droit de tout être humain à une sépulture digne. (source : misna)

Pour plus d'informations s'adresser à : Agence Misna

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