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16.02.04 - Ouzbekistan : Les paroissiens de Boukhara.

Boukhara, en Ouzbékistan, est un des haut-lieux de l'islam sunnite et il est assez rare de croiser un Occidental dans une mosquée de la ville et il est encore plus inhabituel d'y trouver un prêtre catholique.

C'est en effet à Boukhara que se trouve le mausolée d'Ismaïl-al-Boukhari qui fut l'un des plus grand collecteurs de la tradition (sunna) des faits et gestes du Prophète à la suite d'un long voyage en Arabie. Ce fut d'ailleurs l'un des lieux de pèlerinage toujours fréquenté durant la période soviétique. La paroisse catholique Saint André compte 20 fidèles. La paroisse orthodoxe à peine un millier.

L'existence de la paroisse St André a été reconnue légalement en mars 2002. Auparavant, pendant trois ans, elle était logée dans l'appartement d'un paroissien. Elle occupe maintenant le premier étage d'un immeuble avec une chapelle et un jardin d'enfants en voie d'achèvement. Les paroissiens rêvent d'une église et d'un centre paroissial mais, avoue le P. Kordas, son desservant d'origine polonaise, ils leur manquent l'argent et l'autorisation administrative.

Lui-même célèbre l'Eucharistie trois fois par semaine, le vendredi, le samedi et le dimanche. Il enseigne le catéchisme et l'anglais mais veut limiter son travail d'évangélisation à annoncer la Bonne nouvelle d'abord à ceux qui n'ont pas de religion. Le P. Kordas est un des neuf prêtres et des trois frères, tous franciscains conventuels, d'Ouzbékistan où la communauté catholique compte cinq cents fidèles. Avant son arrivée, la petite communauté de Boukhara était desservie par un prêtre de Samarkand.

Il est arrivé à Boukhara en septembre 2003 comme curé de la paroisse St André. Très vite, il a tenté de tisser des liens d'amitié avec les musulmans, avec les imams locaux en particulier. Le P. Kordas explique qu'il se rend à la mosquée, vieille de huit siècles, une ou deux fois par semaine ou bien lorsqu'il est invité à l'occasion d'un mariage ou d'une circoncision. « Je saisis toutes les occasions pour entrer en contact avec les gens assure-t-il. En novembre dernier, durant le ramadan, au cours duquel les musulmans jeûnent de l'aube jusqu'au soir, le prêtre a organisé quelques « iftari, les repas du soir qui rompent le jeûne, avec ses voisins et l'imam de la mosquée.

« Je dressais la table et demandais à mes voisins musulmans de m'aider à préparer le repas selon les règles, raconte-t-il. L'imam Shuhrad, âgé de 26 ans, se souvient que le prêtre, après avoir prié avec les musulmans, « nous a parlé de l'Eglise catholique A son tour, l'imam explique au visiteur de passage la vie de la mosquée. Une cinquantaine de croyants se réunissent pour la prière sept fois pas jour, selon la pratique habituelle de l'islam, explique-t-il.

Et d'ajouter que beaucoup de croyants n'éprouvent pas de sympathie pour le christianisme, la doctrine de la Trinité, de Jésus Fils de Dieu et le célibat des prêtres ne sont pas acceptables pour les musulmans. Mais dans son ministère, le P. Kordas considère l'ouverture aux autres religions comme indispensable d'une façon générale et inévitable dans son cas. (source : eda)

Pour plus d'informations s'adresser à : Eglise d'Asie

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