23.02.04
- Par delà les griefs, l'amorce
d'un dialogue.
Le patriarche russe a reçu l'envoyé du Vatican, en lui répètant
ses griefs, mais dans le même temps, le métropolite Kirill
s'accordait avec le cardinal Kasper pour créer un groupe de travail
conjoint.
Le chef de l'Eglise orthodoxe russe, Alexis II, a reçu dimanche, pour
la première fois depuis deux ans, un haut responsable du Vatican. Il
a renouvelé les accusations de "prosélytisme" qui empoisonnent
les relations entre les deux Eglises. "Nous estimons que le principe
fondé par le concile Vatican II (qui définit) les églises orthodoxes
comme des églises-soeurs, doit être mis en pratique", a dit Alexis II,
patriarche de Moscou et de toutes les Russies. "Malheureusement, cela
n'est pas le cas ces derniers temps, et nous avons l'impression que
l'Eglise catholique romaine y a renoncé", a-t-il ajouté.
La veille le cardinal Kasper y avait fait allusion dans la cathédrale
catholique de Moscou pour rappeler les prêtres et les religieuses
que le peuple russe n'est pas un peuple païen à convertir.
Dans son interview à Radio Vatican, il s'est félicité des entretiens
qu'il avait eus avec les responsables de l'Eglise orthodoxe, qualifiés
de "très amicaux, francs et ouverts", ainsi que de la création annoncée
d'un groupe de travail conjoint pour régler les différends entre les
deux Eglises.
La création de cette commission mixte qui "devra vérifier
les accusations et les plaintes, trouver des solutions pour le futur
et peut-être un certain code de conduite", a-t-il dit. Elle est donc
est une avancée non négligeable puisqu'elle est chargée
de travailler au réglement des contentieux entre le Vatican et Moscou.
Son protagoniste du côté orthodoxe n'est autre que le métropolite
Kirill, chargé des rélations extérieures du patriarcat
orthodoxe. Or le métropolite connait bien les rouages de l'Eglise
romaine et n'a jamais rompu les liens qu'il a noués avec de nombreuses
personalités catholiques depuis plus de 25 ans. Fils spirituel
du métropolite Nikodim, il a été longtemps réprésentant
de Moscou au Conseil oecuménique des Eglises à Genève
et il s'est rendu souvent, et parfois longuement, au Vatican pour dialoguer
avec les services romains.
Il est tout aussi significatif que le très influent exarque de
Biélorussie, le métropolite Philarète de Minsk,
comme l'exarque d'Ukraine, le métropolie Vladimir de Kiev, ont
été également de la mouvance du métropolite
Nikodim. Dans les courants qui traversent les hautes sphères
de l'Eglise russe, la montée actuelle et l'influence prépondérante
du métropolite Kirill et les récentes déclarations
du métropolite Philarète peuvent être vues d'une
manière optimiste
Quant à l'Ukraine, le patriarcat s'oppose au projet de création
d'un patriarcat des catholiques de rite oriental, dits uniates, ce qui
risquerait de faire "une croix sur nos relations pour des dizaines d'années",
a dit Alexis II. Il a d'ailleurs souligné que l'Eglise gréco-catholique
présente en Ukraine était "une partie de l'Eglise catholique romaine",
et que celle-ci portait "la pleine responsabilité de l'activité des
uniates". Or, à ce sujet, le Vatican a notamment fait savoir
que "la position unanime des Eglises orthodoxes avait été prise en sérieuse
considération par les autorités de l'Eglise catholique". Une annonce
interprétée par une radio ukrainienne comme celle d'une éventuelle concession
à l'Eglise orthodoxe.
Mgr Kasper, dès samedi, avait affirmé : "J'ai l'impression que
nous avons tourné une page: nous pouvons désormais entrer dans l'avenir
et ce sera un avenir meilleur"... "L'important, c'est la rencontre en
tant que telle, pas seulement les résultats concrets".
A quelques heures de cette rencontre entre Alexis II et le représentant
du pape, Jean Paul II a prié le dimanche matin pour l'unité des chrétiens
"dans la variété des cultures, des langues et des traditions", au cours
de la prière de l'angelus lue place Saint-Pierre, devant des milliers
de pèlerins. (source : vis)
Pour plus d'informations s'adresser à : Patriarcat
de Moscou et Service de presse du
Vatican
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