Infocatho



23.02.04 - France : Réservé sans avoir vu le film.

Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, s'est dit vendredi "très réservé" sur la "Passion du Christ", le film de Mel Gibson, mais a reconnu ne pas l'avoir vu.

Il a exprimé le vendredi 20 février des réserves de principe sur le film de Mel Gibson, "La Passion du Christ". Intervenant à Rome devant un petit groupe de journalistes, à l'occasion de la visite Ad limina des évêques français de la province de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger s'est dit "extrêmement réservé sur la théâtralisation de la passion", encore plus "par le biais d'expressions électroniques".

Pour lui, "la passion du Christ n'est pas un spectacle que l'on regarde, c'est un acte de la puissance divine. Et à ce titre, la figuration peut être une régression absolue". "Ce type de film, a-t-il encore ajouté, touche la sensibilité et l'imagination, mais peut être très ambigu". Le cardinal français a précisé qu'il n'avait pas vu le film en avant-première.

Il a ensuite opposé le film de Gibson à "l'Evangile selon Saint Mathieu" de Pier Paolo Pasolini. "Pasolini s'appuyait sur un Evangile complet (et non sur le seul récit des derniers instants du Christ), et introduisait une double distance, en filmant à travers le regard de sa propre mère (qui jouait le rôle de Marie) et, stylistiquement, à travers l'iconographie italienne", a souligné le cardinal Lustiger.

Selon le cardinal, d'une manière générale, "toute oeuvre plastique est une interprétation, la caméra ne dit pas la vérité". Il a ajouté: "Les images et le cinéma posent un grand problème de civilisation". Pour lui, "la piété d'un chemin de Croix est différente, les fidèles le font en marchant, ils ne sont pas assis dans un fauteuil".

Le cardinal a encore affirmé, "je préfère l'icône à la photographie d'un acteur qui joue le Christ et je préfère le sacrement à l'icône".

"Je ne suis pas sûr que l'on puisse rendre compte de la violence et de l'attitude chrétienne vis-à-vis de la violence en filmant la violence", a pour sa part ajouté l'évêque d'Evry, Mgr Michel Dubost, qui a aussi critiqué les films où "la caméra se présente comme étant le regard de Dieu". Ni le cardinal Lustiger, ni Mgr Michel Dubost n'ont pas évoqué l'antisémitisme prêté au film. (source : apic)

Pour plus d'informations s'adresser à : Conférence des évêques de France

Retour