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28.02.04 - France : Il y a 50 ans, les prêtres-ouvriers.

Le 1er mars marque le 50e anniversaire de l'interruption de l'expérience des "prêtres ouvriers", contraints par le pape d'abandonner leur engagement dans le monde du travail.

Les anciens prêtres de la "Mission de Paris" l'ont rappelé ce samedi 28 février dans un communiqué. La découverte du monde ouvrier dans son milieu de travail avait eu pour origine le STO, le service du Travail obligatoire durant l'occupation allemande en France et la prise de conscience que la France était un "pays de mission". L'esprit du mouvement des "prêtres ouvriers" était "d'abattre le mur qui sépare le peuple de l'Eglise".

Ces prêtres se sentaient proches de ce monde ouvrier qu'ils ignoraient et soucieux d'être attentifs à lui apporter l'Evangile, ils entrèrent au travail plutôt que d'exercer une fonction traditionnelle, sacralisée dans un milieu de vie ecclésiastique. La plupart d'entre eux, d'ailleurs, n'étaient originaires pas de ce milieu ouvrier. Des prêtres diocésains, des religieux dominicains, jésuites ou franciscains, se sentaient appelés à ce ministère.

En 1954, au moment de la décision du pape Pie XII, qui craignait l'influence du marxisme sur l'Eglise, et qui, pour cette raison les interdit d'une manière brutale, les "prêtres ouvriers" étaient une centaine en France. Un peu plus de la moitié d'entre eux" avaient alors décidé de rester à l'usine. Le communiqué qui rappelle cet événement douloureux, leur rend hommage. Car ceux qui refusèrent d'obéir "vécurent une véritable traversée du désert".

Une récente étude de l'universitaire Hervé Vieillard-Baron, professeur de géographie urbaine à Paris VIII, sur "la place des religions dans les banlieues" estime qu'en 1954, à l'action jugée "subversive" des "prêtres ouvriers", le Vatican a préféré celle d'un abbé Pierre "qui s'inscrit dans un courant à vocation essentiellement caritative".

L'expérience reprit sous une autre forme, avec la "Mission de France". L'évêque de la Mission de France, Mgr Georges Gilson, rappelle qu'il y a 50 ans, "la crise secoua non seulement l'Eglise mais la société entière qui ne comprenait pas pourquoi le travail manuel mettait en danger la fidélité des prêtres". Mgr Gilson souligne la "solidarité" des prêtres de la Mission de France avec "les anciens". (source : mdf)

Pour plus d'informations s'adresser à : Mission de France

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