06.03.04
- Quelle liberté pour demain
? .
Mgr Follo, observateur permanent du Saint-Siège à l'UNESCO, nous
donne d'analyser avec lui les grandes tendances culturelles de notre
époque au coeur desquelles se trouve la notion de Liberté.
" Une liberté menacée et confrontée aux défis du progrès technique,
dit-il. Alors quelle liberté pour demain ?"
..."Malgré la richesse de notre héritage, nous nous demandons,
en ce début de millénaire, si un avenir est encore possible et, si oui,
lequel. Non seulement l'humanité de l'homme mais aussi la survie de
l'espèce humaine dans son ensemble paraît menacée. De nombreux éléments
nous amènent à nous demander en effet quel avenir est réservé aux jeunes,
aux peuples et aux nations, ainsi qu'à notre liberté, notre amour et
notre foi.
" Nous ne sommes pas à l'abri d'un retour à la barbarie, tel qu'on
a en a connu par le passé, il n'y a pas si longtemps. C'est la survie
même de l'espèce humaine qui est en jeu de nos jours. Pour la première
fois dans l'histoire de l'humanité, l'homme est confronté à la question
de sa propre survie. Pour la première fois, il a la capacité technique
de détruire le monde entier.
" Jadis, la menace d'une catastrophe apocalyptique venait essentiellement
de l'extérieur. Dorénavant, elle peut surgir de l'intérieur. L'Espérance
est ainsi le défi le plus urgent du troisième millénaire, aux côtés
de la Foi, cette " substance des choses espérées ". La culture d'aujourd'hui
doit inventer à tout prix " les raisons d'espérer ! "
" L'un des lieux principaux de l'exercice de la liberté est la
technologie. On oppose souvent foi et technologie mais il s'agit là
d'une opposition artificielle. En réalité, ce n'est pas entre la foi
et la technologie qu'il y a rivalité mais entre la foi et une certaine
technologie qui refuse d'avoir une âme. Toute forme de progrès scientifique
est une étape du chemin parcouru par l'homme qu'il serait stupide de
vouloir faire cesser.
A partir du moment où l'homme déciderait d'arrêter de progresser, il
commencerait à se mutiler lui-même. En somme, le problème n'est pas
d'accepter ou refuser la technique, mais de savoir dans quelle direction,
par quels moyens et à quelles fins on peut et on doit organiser le progrès
scientifique et technologique. Encore une fois, le progrès est irrécusable,
on pourrait même dire inaliénable, mais il ne peut à lui seul réaliser
l'espoir de l'homme.
" Les espérances que la technique fait naître ne se substituent
pas complètement a l'Espérance humaine, mais il l'oriente. Le défi du
troisième millénaire ne concerne donc pas, à proprement parler, les
rapports entre le monde scientifique-technologique et le monde de la
foi mais la capacité de l'un et de l'autre à converger dans un même
lieu : le monde de l'homme. On rencontre à ce sujet les mêmes difficultés
et les mêmes ambiguïtés qu'au XIXème siècle, alors que science et foi
essayaient de se substituer l'une à l'autre.
" A la différence près que les questions posées par le progrès
technique aujourd'hui sont telles qu'elles rendent les réponses d'autant
plus difficiles à formuler, non seulement pour les croyants mais aussi
pour les hommes de bonne volonté.
Le texte complet est disponible sur le portail
jeune de l'Eglise catholique en France (source : inxl6)
Pour plus d'informations s'adresser à : Observateur
auprès de l'UNESCO
Retour
|