01.03.04
- Ils sont riches et demandent à
l'Eglise d'être pauvre.
Le chef du parti populiste italien critique l'Eglise catholique,
proposant de lui couper des subsides versés par la collectivité et invitant
le clergé à retrouver la voie de la pauvreté.
M. Bossi, chef du parti populiste de la Ligue du nord et ministre des
réformes, coutumier des propos provocateurs et des déclarations à l'emporte-pièce,
a critiqué l'Eglise catholique, le samedi 28 février à Padoue,
proposant de lui couper des subsides versés par la collectivité et invitant
le clergé à retrouver la voie de la pauvreté. En Italie, une petite
fraction de l'impôt est versée à l'Eglise du choix du contribuable et
va le plus souvent à l'Eglise catholique, une taxe connue sous le nom
de "8 pour mille".
"Nous devons arrêter de payer les 8 pour mille à l'Eglise, remettre
(les prêtres nu-pieds et leur donner la possibilité de devenir des franciscains,",
a-t-il dit à des journalistes."C'est comme cela que l'Eglise sera sauvée,
car il est scandaleux et inacceptable que des cardinaux vénérent le
dieu argent".
"Trop d'argent est un problème pour l'Eglise (...) Je ne me reconnais
pas dans une Eglise riche", a-t-il dit en accusant en outre une partie
de la curie romaine d'être favorable à la gauche. Quelques jours plus
tôt, la Ligue du nord s'en était déjà prise à Jean Paul
II, jugeant "inquiétant" qu'il ait dit quelques mots en dialecte romain
en recevant des prêtres de la capitale, dont le pape est l'evêque.
Jean Paul II avait notamment dit à ses prêtres "nous sommes romains",
en dialecte local. La Ligue du nord y a vu un signe de la collusion
entre l'Eglise et la politique romaine qu'elle ne cesse de dénoncer
en rendant "Rome la voleuse" responsable de tous les maux du pays.
Les débordements verbaux de M. Bossi et de la Ligue du Nord ont provoqué
dimanche une vive polémique au sein de la coalition gouvernementale
italienne dirigée par Silvio Berlusconi. "Bossi a franchi toutes les
limites de la décence", s'est emporté dimanche soir le vice-premier
ministre Gianfranco Fini, chef d'Alliance Nationale, l'un des quatre
partis de la coalition. Il a appelé M. Berlusconi à faire quelque chose
pour calmer M. Bossi, "avant qu'il ne soit trop tard".
"C'est une honte que cet homme soit ministre. Je lui dirais: plaisantez
tant que vous voulez avec vos amis, mais laissez le pape tranquille",
a lancé de son côté le leader de l'opposition Franco Rutelli.
Le cardinal Attilo Nicora, président de l'Administration du patrimoine
du siège apostolique a noté : "Je suis aussi Lombard et je sais
que les sentiments exprimés par l'honorable Bossi ne sont pas ceux de
nos populations. Il n'apporte aucun argument juridique, ni politique
ou culturel. Nous sommes sur le plan de l'insulte et je ne m'abaisserai
pas à ce niveau", a conclu le cardinal.
"Je suis scandalisé par le fait qu'aucun des catholiques qui votent
pour la Ligue ne se sente choqué par la manière peu correcte avec laquelle
elle aborde les questions ecclésiastiques et pontificales", déclare
pour sa part le cardinal Sergio Sebastiani, président de la Préfecture
des affaires économiques du Saint-Siège.
Silvio Berlusconi a, jusqu¹à présent, gardé le silence sur les propos
du chef de la Ligue du nord. (source : presse/apic)
Pour plus d'informations s'adresser à : Agence
APIC
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