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08.03.04 - Chine : Deux communautés, une Eglise.

Sous le titre : "Y a-t-il un réveil religieux en Chine?", "La Civilta cattolica" du 6 mars 2004, la revue des Pères jésuites, estime que les deux tiers des évêques de l'Eglise patriotique chinoise sont reconnus par Rome.

Dans sa publication du 6 mars 2004, le P. Benoît Vermander, spécialiste de la Chine et directeur de l'institut Ricci à Taïpeh, écrit et confirme ainsi ce qui est déjà connue dans les milieux informés. Le publier ainsi revêt cependant une certaine importance quand on sait la proximité de "La Civilta cattolica" des milieux du Vatican. Environ les deux tiers des 79 évêques de l'"Association patriotique" des catholiques de Chine (APCC) seraient reconnus de fait par le Saint-Siège et et 49 évêques appartiendraient à" l'Eglise souterraine".

On recense entre 12 et 15 millions de fidèles catholiques, répartis entre les communautés "patriotique" et "souterraine". "Certes, admet le P. Vermander, ces statistiques concernant les religions sont "toujours à prendre avec précaution dans un contexte chinois".

Depuis l'arrivée de Mao Tsé-Toung à la tête du pays et la proclamation de la République populaire de Chine en octobre 1949, les mesures de répression se font très dures envers les différentes Eglises et les différentes religions, le pouvoir communiste cherchant la mainmise totale sur le phénomène religieux. Le nonce apostolique est expulsé de Chine à la fin des années 40, marquant l'interruption des relations diplomatiques entre le gouvernement chinois et le Vatican.

La présence importante du phénomnère religieux conduit les instances gouvernementales à faire passer les dénominations religieuses sous le contrôle de l'Etat. En 1957 est créée l'Eglise dite "patriotique", reconnue officiellement par l'Etat qui en contrôle la nomination des membres et la gestion des biens matériels. Mais les chrétiens officiels et ou non cohabitent et même se rencontrent.

L'Eglise "souterraine" ou "clandestine"devient une véritable réalité au moment de la "révolution culturelle" - 1968-1978 - période durant laquelle prêtres et éducateurs sont persécutés et déportés. Les deux communautés cohabitent en Chine, plus ou moins harmonieusement selon leur répartition géographique et la sévérité des autorités locales.

Pour Jean Paul II, il n'existe qu'une seule Eglise chinoise en deux communautés et il appelle à l'unité de ces deux dernières, allant, estime-t-on jusqu'à reconnaître la majeure partie des évêques nommés par le gouvernement qui auraient secrètement des contacts avec le Saint-Siège.

L'agence catholique suisse Apic souligne que si la bonne entente existe entre ces deux courants, à cause de leur la similitude de leurs initiatives spirituelles, il ne semble pas que cela aille toujours de soi car l'Eglise souterraine reproche à l'Eglise officielle son indépendance vis-à-vis de Rome et sa dépendance vis-à-vis de l'Etat chinois.

Les spécialites de la Chine estiment qu'il faut compter aujourd'hui 100 millions de bouddhistes, 20 millions de musulmans et 15 millions de protestants, auxquels s'ajoutent les chrétiens évangéliques difficiles à recenser. (source : apic)

Pour plus d'informations s'adresser à : Eglises d'Asie

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