13.03.04
- Italie : L'héritage de
Padre Pio.
Malgré les réticences des religieux, gestionnaires
du sanctuaire et de ses annexes, le pape confie à l'évêque
du lieu la charge d'être son délégué.
Par une Lettre du 22 février dernier, fête de la Cathedra Petri, Jean-Paul
II a nommé Mgr. Domenico D'Ambrosio, archevêque de Manfredonia-Vieste-San
Giovanni Rotondo (Italie), son Délégué pour le Sanctuaire et les oeuvres
de Padre Pio.
Evoquant la vie, les oeuvres et la mort du saint de Pietrelcina, ainsi
que sa fidélité "à la tradition franciscaine et capucine, à prière contemplative
et à la charité" envers les malades au premier chef, le Pape expose
les réalisations de son héritage telles quelles sont portées par ses
deux fondations, les "Groupes de prière" et la "Maison
d'assistance à ceux qui souffrent".
S'adressant ensuite à tous les fidèles dévôts de
Padre Pio, Jean-Paul II expose que "la nécessité d'un lien plus étroit
entre le Sanctuaire et le Saint-Siège s'était très clairement manifesté".
"Le Délégué près ce sanctuaire devra avant tout avoir grand soin des
lieux de culte que fréquentent de très nombreux pèlerins au cours de
l'année", écrit le Pape en soulignant qu'ils viennent du monde entier.
Ensuite, il devra "conserver les charismes suscités par l'Esprit dans
cette portion bien-aimée de l'Eglise de Dieu". Il rappelle alors les
paroles qu'il avait prononcées l'an dernier devant le même prélat: "Vous
devrez être le gardien de l'héritage de Padre Pio". "C'est sous votre
autorité que seront placés 'le culte divin dans la diversité de ses
rites, la cure des âmes, la prédication au peuple, l'éducation religieuse
et morale des fidèles et notamment des enfants, la préparation des catéchistes
et la formation liturgique, la bonne tenue du clergé, ainsi que la bonne
gestion des diverses oeuvres découlant de cet apostolat'".
Le document papal s'achève par une recommandation à Mgr. D'Ambrosio,
qui, comme Délégué à S.Stefano Rotondo, est également le Président de
la Maison d'assistance à ceux qui souffrent et le Directeur général
de l'Association internationale des Groupes de prière".
Ce sanctuaire, un des plus important au monde, produit un chiffre d'affaire
annuel qui tourne autour de 100 millions d'euros. Plus de huit millions
de fidèles du saint se rendent chaque année dans le petit village qui
a une capacité hôtelière proche de 6.500 lits. Ces hôtels feraient un
chiffre d'affaire annuel de plus de 500 millions d'euros. Trois mille
personnes sont en outre directement employées par ces structures et
par les produits dérivés liés à l'image du Padre Pio.
L'an dernier, devant les risques d'un "fiasco" financier dommageable
au sens spirituel de pèlerinage, le Vatican décidait une
reprise en main du site par la nomination d'un délégué pour le sanctuaire.
La pauvreté des fils de saint François peut-elle être à l'aise lorsqu'elle
jongle avec des millions d'euros. En mai dernier, le Saint-Siège avait
donc nommé un représentant en la personne de Mgr Domenico
Umberto D'Ambrosio, désigné par Rome pour occuper la charge de délégué
du Saint-Siège pour le sanctuaire.
Cette était mal accueillie, pour ne pas dire davantage. Le Père
Gianmaria Cocomazzi, supérieur de la communauté des capucins estimant
en effet qu'il s'agissait là d'un " retour des années de persécution
". La confirmation de ce délégué, venant du pape
lui-même, est une réponse significative, en particulier
par les termes employés et les raisons invoquées par Jean
Paul II lui-même. (source : vis)
Pour plus d'informations s'adresser à : Service
de presse du Vatican
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