08.03.04
- Terre Sainte : C'est une guerre
permanente .
Dans son message pour le Carême 2004, le patriarche latin de
Jérusalem, Mgr Sabbah, dénonce l'oppression subie par les Palestiniens
et les attentats : "les responsables planifient la guerre permanente".
Dans une longue réflexion sur ce "temps de pénitence et de retour à
Dieu", le patriarche latin de Jérusalem demande que les responsables
mettent fin à l'oppression, à la peur et au cycle de violence qui en
résulte. Il demande ainsi la fin de l'occupation israélienne et son
cortège de mort et de destructions, tout en dénonçant les attentats
terroristes.
Le temps de carême, qui est un temps de jeûne, "doit être une purification
permanente afin de mieux voir Dieu en vous-même et dans toutes ses créatures,
à commencer par tout frère et sœur qui font partie de votre vie quotidienne",
écrit Mgr Sabbah. Et le chef de l'Eglise latine de Terre Sainte de rappeler
que le critère d'une vie chrétienne droite, qui est une marche vers
la sainteté, se trouve dans l'accomplissement de l'unique commandement
que Jésus a laissé: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Mt 19,19).
"Notre force (...) sera le fruit de l'amour et non de l'orgueil ou de
l'oppression des autres", poursuit le patriarche latin de Jérusalem.
Evoquant alors le conflit de la Terre Sainte, Mgr Sabbah souligne que
le carême est un temps de partage et que les temps difficiles vécus
par la population, les multiples privations qui lui sont imposées exigent
ce partage "dans notre société en guerre".
Les circonstances de la société en Terre Sainte et en Palestine sont
en effet pour Mgr Sabbah des circonstances de guerre: "Siège imposé
à tous, mort imposée à plusieurs, prison et torture, privations diverses,
démolition des maisons et des agricultures, et attentats et victimes
innocentes. Au milieu de tout cela, notre vie est une recherche difficile
et pénible de la justice et de la paix. Elle est une demande incessante
afin de mettre fin à l'oppression et à la peur, et au cycle de la violence
qui en résulte."
Le patriarche latin demande à tous de refuser à la fois l'oppression
d'un peuple et l'effusion du sang innocent. Il souhaite que les chefs,
par leur sagesse et leur désintéressement, deviendront un jour "des
serviteurs du peuple et non d'eux-mêmes et de leurs intérêts." Mais,
déplore-t-il, les responsables de la guerre en ce pays semblent agir
en ces jours "comme s'ils planifiaient pour une guerre permanente et
non pour une paix permanente."
"t pourtant, poursuit-il, l'homme dans cette terre n'est pas appelé
à vivre dans une guerre permanente. "Ceux qui imposent l'oppression
ont le devoir d'y mettre fin" Mais, aux yeux du pasteur originaire de
Nazareth, la paix ne peut pas s'établir tant que l'oppression continue
et continue la violence qui en découle: "Priver un peuple de sa liberté
et de sa terre est une oppression qu'aucune conscience ne peut accepter.
De même que tuer les innocents pour protester contre l'oppression, aucune
conscience ne peut l'accepter."
" Ne soyons pas deux fois victimes de la guerre, la première fois,
victime de la démolition matérielle, et la deuxième fois, victime de
la haine qui démolit la personne humaine, palestinienne ou israélienne.
Personne n'est meilleur que l'autre lorsqu'il se transforme en porteur
de haine et de vengeance. Et, malheureusement, c'est ce qui se passe
aujourd'hui en cette terre, sainte pour les trois religions et vers
laquelle tout le monde regarde parce qu'elle est sainte. C'est pourquoi,
ceux qui imposent l'oppression ont le devoir d'y mettre fin, et la terre
connaîtra alors la sécurité et la paix tellement désirées." (source
: apic)
Pour plus d'informations s'adresser à : Patriarcat
latin de Jérusalem
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