08.04.04
- Burundi : Les colombes de la Paix.
Les "colombes" de paix de cette Pâques au Burundi pourraient avoir
la couleur bleue des Nations Unies, après l'annonce faite par
l'ONU d'envoyer une force internationale.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a en effet donné son feu vert au secrétaire
Kofi Annan pour mettre sur pied une mission de paix au Burundi avec
plus de 5.000 militaires internationaux pour sécuriser le pays en vue
des élections du mois d'octobre prochain.
"Si c'était vrai, ce serait un grand pas en avant" commente prudemment
Père Claudio Marano, un des deux xavériens qui, depuis 1990 - avec Père
Martino Bettinsoli - anime la communauté des jeunes Kamenge, un véritable
laboratoire de cohabitation interethnique, dans les quartiers nord de
la capitale.
"Ces jours-ci, les paroisses se remplissent de gens qui se préparent
à participer aux rites de Pâques", dit-il. "On note un désir incroyable
de faire la fête…mais il ne s'agit que d'espérance. Parce que si l'on
regarde autour de nous, on s'aperçoit qu'il y a bien peu à fêter et
que les choses ne vont pas bien. Après 11 années de guerre, on dit que
le conflit est terminé, mais ce n'est pas vrai. Ce serait l'idéal que
quelqu'un, comme l'ONU, vienne nous aider".
Les bilans officiels indiquent 300.000 victimes des affrontements entre
l'élite militaire tutsie et les groupes rebelles hutus qui - excepté
une faction - ont signé un accord avec Bujumbura pour arriver à de nouvelles
élections d'ici la fin de l'année.
Mais ces ententes n'ont pas fait taire le son des armes ni rétablir
la sécurité. "En réalité, les ex-rebelles font leur loi dans de vastes
zones du pays, les dirigeants militaires semblent alertés de menaces
continuelles de coups d'Etat, mais on ne parle pas assez du retour des
réfugiés et personne ne s'occupe de justice sociale" explique encore
le missionnaire.
Ces jours-ci, le Burundi reçoit également les échos du dixième anniversaire
du génocide au Rwanda, son voisin. "Est-ce que nous voulons nous aussi
arriver à cette tragédie? Ici, avec la tension accumulée en plus de
10 ans de guerre, il suffirait d'une étincelle pour tout faire exploser"
avertit notre interlocuteur. "C'est pourquoi les peacekeepers, 'ceux
qui maintiennent la paix' sont les bienvenus."
Quand sont arrivés, en 2000, les soldats sud-africains envoyés par Nelson
Mandela, il y a eu quelques améliorations".
Il y a quelques semaines, le Centre Kamenge avait lancé un appel et
un recueil de signatures adressées à Kofi Annan pour demander une intervention
des Nations Unies dans la "guerre des incursions silencieuses, où la
population est l'ennemi commun" du Burundi. A la veille de Pâques, voici
le "oui" du Conseil de Sécurité de l'ONU. La longue passion du Burundi
est peut-être en train de finir et la communauté internationale pourrait,
pour une fois, apporter le soulagement de la "résurrection" et de la
paix. (source : misna)
Pour plus d'informations s'adresser à : Agence
Misna
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