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08.04.04 - Venezuela : Un vieux contentieux.

Au nom d'un vieux "contentieux politique", c'est une véritable passe d'armes qui se développe à Caracas, entre le président vénézuelien Hugo Chavez et Mgr Robert Luckert, archevêque de Coro.

Le premier reproche au second de faire de la politique et d'oublier les pauvres, le second, évêque de Coro, une ville située à 300 km au nord-ouest de Caracas, dit de Chavez qu'il refuse un référendum par peur de le perdre.

La tension entre les deux hommes, le président Chavez et la hiérarchie catholique dans ce pays, ouvertement opposés de longue date au gouvernement actuel, ne date pas d'hier. Pour le prélat, le président vénézuélien Hugo Chavez ne veut pas qu'un référendum soit organisé contre lui parce qu'il a peur de le perdre.

Mgr Luckert, qui fut le premier prélat de l'Eglise catholique vénézuélienne à avoir commencé à critiquer Chavez en 1999, a estimé lundi à la télévision que, pour Chavez, "son talon d'Achille est le terrain institutionnel. C'est pour cela qu'il ne veut pas d'un référendum, parce qu'il sait qu'il le perdrait".

L'évêque répondait ainsi aux vives critiques faites par le président Chavez à l'encontre la hiérarchie catholique vénézuélienne, dimanche lors de son émission radio-télévisée hebdomadaire "Allo, président !".

"Pardonnez-leur, disait Chavez, d'avoir oublié de privilégier les pauvres, de s'être alignés, tel Judas, sur les intérêts les plus obscurs et néfastes de l'oligarchie capitaliste vénézuélienne. Pardonne-leur, Seigneur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font", paraphrasant la prière du Christ à propos de ses bourreaux alors qu'on le crucifiait. La passe d'armes entre les deux hommes ne date pas d'hier.

En décembre 1999, au cours de la campagne pour la nouvelle Constitution, le président Chavez avait déjà fustigé l'opposition de la hiérarchie de l'Eglise catholique, estimant qu'en s'opposant à la nouvelle Constitution l'Eglise conduisait le pays vers l'"apocalypse". Le président s'en était pris à Mgr Luckert.

Les partisans de Chavez reprochent en effet au prélat d'être politiquement très près de l'oligarchie vénézuélienne et trop peu de la population. Ils évoquent ainsi tous deux un "vieux contentieux politique". (source : apic)

Pour plus d'informations : Agence ACI

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