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08.04.04 - Pour une Eglise plus collégiale.

Le cardinal Carlo Maria Martini, ancien archevêque de Milan, rompt son silence et appelle à un renforcement de la collégialité épiscopale dans le gouvernement de l'Eglise.

Dans son entretien paru dans le quotidien italien "Il Tempo", le cardinal Martini se dit favorable pour convoquer de temps en temps des assemblées synodales véritablement représentatives de tout l'épiscopat et pourquoi pas universelles plus souvent. Le synode est "une sorte de conseil permanent de régence de l'Eglise au côté du pape. (…) Mais il n'est pas devenu ce conseil permanent de l'Eglise qui a été proposé par le Concile".

Il estime que "la dimension décisionnelle théorique n'est pas exercée" et que l'ensemble des évêques devrait être associé directement au processus de décision. Pour le cardinal Martini, les moyens de communication modernes, permettant de réunir les hommes et leur pensée, pourraient permettre aux 4500 évêques de l'Eglise catholique de se concerter plus aisément. "Ce serait utile et pourrait éviter que les différentes cultures, dans lesquelles est immergée l'Eglise, n'aillent chacune dans leur propre direction".

Dans la perspective d'une plus grande participation des évêques au gouvernement central de l'Eglise, le cardinal estime "qu'il pourrait être raisonnable de mieux représenter les conférences épiscopales au conclave, avec la présence des présidents de celles-ci". "Je ne nie pas que le collège des cardinaux a déjà sa représentativité, mais un conclave élargi tiendrait mieux compte des articulations de l'Eglise qui regarde le pape comme le fondement de sa propre unité".

Ainsi, au sujet du diaconat féminin, le cardinal Martini considère "qu'il mérite une plus grande reconnaissance que ce qui est actuellement rendu possible par la législation canonique". "Je ne saurais donner une solution théorique. Assurément, nous assistons à l'émergence de nouveaux ministères", a poursuivi le cardinal, reconnaissant le grand rôle et la grande efficacité des ministères féminins dans l'Eglise.

Quant au conflit entre catholiques et orthodoxes, le cardinal Martini juge que chacune des deux parties "doit faire un pas vers l'évangile" et "renoncer aux privilèges".

Enfin, autour du débat sur la constitution européenne, "s'il peut y avoir une référence explicite aux racines chrétiennes dans une forme convenant à tous, tant mieux. L'essentiel est pourtant que les valeurs chrétiennes soient dans les faits, pas simplement une étiquette", conclut le cardinal.

Interrogé à plusieurs reprises au cours de l'entretien sur le bilan du pontificat de Jean Paul II, le cardinal Martini trouve que le point fondamental de celui-ci réside dans le principe de "la dignité de l'homme rédempteur du Christ". Le pape, dans sa demande réitérée de pardon pour les fautes de l'Eglise, a "bien interprété le moment ecclésial qui est fait de grande sincérité, de confiance et d'honnêteté". (source : apic)

Pour plus d'informations et pour le texte intégral : Il Tempo

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