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08.04.04 - Radicalité et agressivité.

L'on assiste depuis quelque temps à des créations de mouvements ou de publications qui veulent marquer notre époque d'une plus grande identité chrétienne.

Certains le font dans le plus grand respect des diverses composantes des communautés chrétiennes et en accord avec les instances ecclésiales. D'autre partent d'initiatives personnelles ou d'un groupe indépendant de ces instances ecclésiales.

A Genève se publient les textes d'un nouveau mouvement théologique d'origine anglo-saxonne, presque inconnu en Suisse romande, mais qui commence à percer en France, le mouvement "Radical Orthodoxy".

Né d'écrits de professeurs de théologie de l'Université de Cambridge, ce mouvement fait très fort, par sa critique radicale d'un monde où la religion disparait. Une jeune maison d'édition, "Ad Solem", publie en français les ouvrages de ce nouveau mouvement théologique anglican et catholique au départ qui, par son retour aux sources et par la solidité de ses analyses, attire de nombreux théologiens et intellectuels catholiques, mais également protestants.

En France, il a déjà deux foyers de rayonnement, à Paris et à Toulouse. Inclassable en termes d'idéologie politique, il attire à la fois des théologiens conservateurs, comme des hommes et des femmes qui croient à un christianisme social, qui, pour retrouver l'être chrétien, doit aller à la racine des choses et prendre le christianisme dans une vision globale, embrassant la cité, l'individu, le cosmos, l'histoire de l'homme.

En Ile-de-France, particulièrement dans le diocèse de Nanterre, un mouvement se manifeste qui s'appelle "Paix liturgique", multipliant les courriers électroniques, sans que les destinataires les lui aient demandés, ce qui risque d'ailleurs de lui attirer des ennuis juridiques.

Ce qu'il demande, c'est que les messes "de tradition" puissent être célébrées dans les paroisses en latin et selon le rite tridentin. Les évêques n'y sont pas opposés, si cela n'est pas un retour nostalgique au passé. Mgr Housset l'accepte une fois par mois dans son diocèse. D'autres diocèses également. L'insistance provocatrice de certains membres est même parfois belliqueuse et conduit à des réticences devant des campagnes qui veulent "forcer la main" par ses outrances.

"Le souci pastoral de Monseigneur de Montauban est-il si incompréhensible pour certains qu'il ne soit pas réalisable dans tous les diocèses de France ?" a récemment écrit "Paix liturgique", ajoutant "Cette attitude magnanime ne pourrait-elle pas se retrouver à Nanterre, mettant fin à 30 ans de mesquines querelles ?"

"Oui, Monseigneur de Nanterre, ajoute le manifeste du mouvement, nous vous tendons la main pour que vous reveniez vers nous comme un père, pour que vous nous aimiez comme nous sommes, pour que s'instaure dans notre diocèse la vraie paix dans la justice, la diversité et l'unité restaurée du peuple chrétien dont vous êtes le pasteur : voici notre prière et le seul but de l'association pour la paix liturgique."

Mais celui qui veut la paix ne doit-il pas aussi revenir vers son père .... (source : presse/apic)

Pour plus d'informations : Radical Orthodoxy

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