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08.04.04 - La Semaine Sainte en Irak.

Cette année, à cause de l'insécurité, les processions de la Semaine Sainte, en quelque sorte interreligieuses, ont été annulées dans tous les diocèses de l'Irak.

Pour évoquer le Dimanche des Rameaux, jour où Jésus est entré à Jérusalem, la majorité des diocèses irakiens avaient l'habitude d'organiser des processions qui étaient devenues une habitude pour une bonne partie de la population irakienne non chrétienne aussi. "Et le Chemin de Croix du Vendredi Saint ne pourra que se dérouler à l'intérieur des églises; dans les rues se poursuivra le calvaire que l'on vit depuis des mois" déclare Mgr Jean Benjamin Sleiman, archevêque de l'Eglise latine de Bagdad.

En racontant le climat qui accompagne les festivités de Pâques, il souligne que la recrudescence d'une conflictualité est un fait à prendre en compte car elle n'a jamais diminué en réalité.

Quelle Pâques pour l'Irak, pour son peuple et pour les soldats qui se trouvent dans le pays du Moyen-Orient? "La réponse à cette question est très difficile. La Résurrection semble bien lointaine. La réalité est extrêmement dure, mais malgré tout nous nous devons de réaffirmer notre espoir pour ce pays et pour son futur", poursuit l'archevêque.

"L'après-guerre" dit-il, si cela a encore un sens de le nommer ainsi, surtout à la lumière des nouvelles de ces derniers jours, a été et continue d'être pénible et extrêmement incertain", provoquant de nombreuses "lacérations, surtout dans le tissu social du pays".

"Depuis dimanche dernier, nous avons entamé les rites de la Semaine Sainte; comme l'an dernier nous avons été contraints de les célébrer dans un style mineur en raison des conditions générales de sécurité; il y a des zones dans le pays, comme dans le nord, où les chrétiens vivent dans des conditions relativement privilégiées; à Bagdad nous étions habitués à maintenir une certaine discrétion.

Un moment vraiment spécial était représenté par la veille de la nuit avant Pâques; cette année les fidèles resteront chez eux". Il y a une trentaine d'églises catholiques à Bagdad et certaines portent encore les traces de la guerre et de l'après-guerre: "Le toit d'une église des Carmes, endommagé une première fois suite aux bombardements des premiers jours de guerre, a été reconstruit et son autel réparé, inauguré peu avant Noël; des bombes qui ont explosé dans les environs il y a deux mois ont provoqué de nouveaux dégâts".

L'Eglise de Mgr Sleiman peut accueillir 1.200 personnes et "a toujours été bondée; souvent dans le passé des écrans géants étaient installés à l'extérieur pour permettre aux fidèles ne pouvant pas entrer de suivre les célébrations". Notre voeu est quelle soit pleine malgré tout pour célébrer cette fête de Pâques. (source : misna)

Pour plus d'informations : Agence Misna

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