14.04.04
- Il y a dix ans, le synode africain.
Dix ans se sont écoulés depuis l'ouverture à Rome du synode africain,
dix années qui sont significatives du cheminement qui conduit
l'Eglise africaine dans une plus grande conscience de soi et de son
rôle dans le cadre de l'Eglise universelle.
Parmi les arguments les plus débattus au sein des groupes de travail,
l'acculturation fut certainement celui qui monopolisa l'attention des
pères synodaux. Sur un total de 211 dossiers individuels présentés durant
la première phase des travaux, 35 d'entre eux affrontèrent ce complexe
problème.
Et si d'un côté tous furent d'accord pour affirmer que le verbe "acculturer"
a signifié donner la possibilité à une culture d'accueillir le message
évangélique, en le réexprimant avec sa propre sensibilité, tous comprirent
également la complexité de la matière liée aux aspects de la pastorale
ecclésiale, de la vie morale et spirituelle, de la célébration de la
foi dans les sacrements, de la réflexion théologique et des diverses
formes de vie consacrée.
Depuis lors, les Eglises africaines ont vécu 10 ans marqués par de profonds
changements géopolitiques qui ont bouleversé le continent, à partir
de la région de Grands Lacs. Dans un tel contexte, les communautés chrétiennes
ont été appelées, à plusieurs reprises, à témoigner dans les faits de
la formule synodale: "Eglise, famille de Dieu".
Une Eglise, l'Eglise africaine, qui a certainement défendu l'Evangile
de la paix sur plusieurs fronts: en terre congolaise, dans le nord de
l'Ouganda, en Sierra Leone, en Angola…certes la route à emprunter est
encore longue, d'autant plus que la classe dirigeante africaine peine
à se heurter à la mondialisation sauvage, qui conditionne un grand nombre
de conflits dans des zones riches en ressources minières.
Il est important de souligner le rôle de nombreuses communautés ecclésiastiques,
surtout au niveau de société civile, qui s'efforcent de "donner une
voix aux sans voix" dans les périphéries africaines.
Mais il faut aussi rfeconnaître que les structures pastorales
héritées des missionnaires sont telles qu'elles perpétuent la dépendance
économique de l'Eglise en Afrique vis-à-vis du Nord du monde.
Comme le déclare une religieuse : "Il faut mettre en oeuvre
dans ce secteur un processus d'acculturation afin que nos maisons paroissiales,
nos couvents et nos centres de formation soient plus simples et répondent
aux disponibilités des moyens et des ressources des populations, qui
vivent pour la plupart avec de grosses difficultés économiques".
Comme l'affirma, il y a 10 ans, le théologien Aylward Shorter, missionnaire
des Pères Blancs, durant une conférence de presse organisée par l'Africa
Workin Group, il faut opérer un changement de mentalités dans la considération
de l'unité de l'Eglise, non plus fondée sur l'uniformité culturelle,
mais à partir du pluralisme des cultures; un catholicisme polycentrique
et multiculturel. Au monde missionnaire de jouer la médiation sur ce
parcours théologique et pastoral qui se profile encore semé d'embûches,
mais dont dépend le succès de l'évangélisation. (source : misna)
Pour plus d'informations s'adresser à : Agence
Misna
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