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12.04.04 - La porte s'ouvre sur la lumière.

La Divine Liturgie dans l'Eglise orthodoxe nous invite à partager le mystère vécu par le Christ pleinement homme, pleinement Dieu, et elle nous invite à "vivre les mêmes sentiments que le Christ-Jésus", selon les termes de saint Paul.

C'est plus qu'une pédagogie catéchétique, c'est le renouvellement des heures vécues par le Christ, dans son offrande et sa passion jusqu'à la gloire de sa résurrection.

En prélude à la Semaine Sainte, l'Eglise orthodoxe commémore la résurrection de Lazare, le samedi veille du dimanche des Rameaux. Les lundi, mardi et mercredi, dans les paroisses, se célèbre "l'office de l'Epoux", appel pressant à la vigilance: "Voici venir l'Epoux à la minuit ; bienheureux le serviteur qu'il trouve éveillé..." Divers thèmes et personnages : Judas, Marie-Madeleine, le figuier stérile..., s'y entrelacent.

Le mercredi a lieu une onction d'huile sainte pour la guérison de l'âme et du corps. Elle évoque l'onctionde Béthanie.

Le Jeudi Saint, le service de la Cène peut être suivi, dans certaines cathédrales, par le lavement des pieds. Au soir de ce jour, la lecture des douze Évangiles, c'est-à-dire douze passages relatant les diverses "stations" de la Passion, est commentée par des textes chantés. L'Eglise d'Occident l'a traduit tardivement par le "Chemin de croix", à la suite de la tradition franciscaine.

Une grande croix est dressée au milieu de l'église. Un fort accent est mis sur le bon larron qui entre dans la lumiere, ainsi que sur le corps de Jésus dont chaque membre a été profané pour notre salut.

Aux vêpres du Vendredi-Saint, dites "de la mise au tombeau", un lourd tissu brodé ("l'épitaphios") représentant l'ensevelissement du Christ est porté solennellement autour de l'église et déposé devant la croix. Les orthodoxes aiment des supports concrets pour guider leur méditation.

Le soir du Vendredi Saint se déroulera la longue méditation de la Vierge - mais c'est l'Église qui est présente en elle - devant son fils gisant au tombeau : "Tu es descendu sur terre pour sauver Adam, ne l'ayant pas trouvé, tu es allé le chercher aux enfers." C'est l'icône de la descente aux limbes

Le Samedi Saint au matin, une première liturgie anticipe la fête pascale. Elle est précédée par les "lamen-tations de l'enfer", dont le pouvoir est détruit par celui qu'il n'a pu retenir. Dans l'après-midi, on lit les Actes des Apôtres.

Et c'est alors que se déroule la nuit lumineuse de la Résurrection. Peu avant minuit, toutes lumières éteintes, le peuple s'ébranle pour la procession autour de l'église, chacun portant un cierge allumé. La proclamation de la Résurrection se fait devant les portes fermées (le tombeau scellé), puis comme la pierre est roulée devant le sépulcre, elles s'ouvrent.

Même durant la "nuit soviétique", cette liturgie se déroulait, à l'extérieur, en Russie, en Géorgie, en Ukraine, en Moldavie. Tout est alors inondé de lumiere et résonne la proclamation joyeuse du "Christ ressuscité des morts", reprise des dizaines de fois pendant les quarante jours précédant l'Ascension.

On se rend dans les cimetières, ces jours-la, pour partager avec les morts, ceux qui nous ont précédés dans la Divine Liturgie de l'éternité et partager ainsi avec eux la joie d'une vie nouvelle dans un monde en fête. (source : udc)

Pour plus d'informations : Service orthodoxe de presse

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