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14.04.04 - Deux évêques français à Constantinople.

Le jour de Pâques 13 avril 1204, les troupes de la IVe croisade mettaient à sac Constantinople. Deux évêques français se sont rendus au siège du Patriarcat oecuménique orthodoxe, pour y prier le mardi 13 avril 2004.

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et l'évêque de Nanterre Mgr Gérard Daucourt, membre du Conseil pontifical pour l'unité des chtrétiens, ont commémoré mardi avec le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier "ces tragiques événements qui ont marqué d'une blessure profonde les relations entre les chrétiens d'Orient et d'Occident".

En 1204, les seigneurs français et vénitiens participant à la 4ème croisade s'emparent de Constantinople (aujourd'hui Istanbul), siège de l'empire chrétien de Byzance, pillant et tuant sa population. Un pillage atroce, brutal et surtout insensé, puisque cette croisade, lancée par le Pape Innocent III et partie de Venise en 1202, avait pour objectif de délivrer Jérusalem des " infidèles " musulmans qui avaient mis la main sur le tombeau du Christ.

" Ils ont livré au feu des églises dont la beauté était inexprimable, écrivait le métropolite Cyrille de Cyzique en 1963. Ils ont introduit des mulets dans le sanctuaire sacré de la grande église de la Sagesse de Dieu (la basilique Sainte-Sophie). Des patènes et des calices consacrés furent avilis au rang d'ustensiles de cabaret. Avec l'or et l'argent des vases sacrés, ils se fabriquèrent des ceintures et des éperons. Des reliques de saints furent jetées hors des châsses précieuses. Dans les églises et jusqu'au pied des autels, ils ont tué nombre des nôtres. "

Les deux évêques français ont passé cette journée-anniversaire du 13 avril auprès du patriarche Bartholomeos Ier de Constantinople et ont participé à la Divine Liturgie avec le patriarche. Le mercredi 14, ils se sont rendus à Izmir, l'antique Smyrne de saint Polycarpe, jumelée à Lyon, la ville de saint Irénée, disciple de saint Polycarpe, venu d'Asie mineure.

Il ne s'agissait ni d'une démarche de repentance, ni d'une demande de pardon comme celle effectuée par Jean-Paul II en mai 2001 à Athènes. Dans son allocution d'accueil, le patriarche Bartholomeos Ier en a donné la signification : " En vous priant d'œuvrer et de témoigner au sein de votre propre Église, nous accueillons avec gratitude et respect votre geste cordial pour que l'événement tragique de la IVe Croisade ne soit plus une pierre d'achoppement entre nos Églises et ne serve pas de modèle à d'autres actions encore plus périlleuses."

..." La France a toujours été un pionnier dans les relations et la collaboration entre nos deux Églises sœurs. Nous souhaiterions que ce même climat puisse continuer à illuminer les chrétiens de votre pays dans cette démarche commune vers l'unité. Illuminés par la Résurrection du Christ, œuvrons ensemble à la réconciliation en tant que frères. " (source : cef)

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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