14.04.04
- Italie : Manifestation devant
la cathédrale de Milan.
Un groupe de militants de la Ligue du Nord a fait une lecture publique
des extraits de "la Force de la raison" le Vendredi Saint devant la
cathédrale de Milan pendant que le cardinal Dionigi Tettamanzi célébrait
la cérémonie du lavement des pieds de douze immigrés.
"La Force de la raison" a pour auteur la journaliste italienne Oriana
Fallaci qui vient de publier, le 5 avril, ce nouveau pamphlet contre
l'Islam. En ce domaine, elle est l'une des inspiratrices de la "Ligue
du Nord", le parti populiste et xénophobe allié du gouvernement
de Silvio Berlusconi.
Les ventes réalisées dès le premier jour à Rome et Milan sont
supérieures à celles de "la Rage et l'Orgueil", un livre violemment
antimusulman écrit sous le choc des attentats du 11 septembre 2001 à
New York, ville où elle réside, et qui fut vendu à un million d'exemplaires
en Italie.
Pour elle, "l'Europe est devenue chaque jour davantage une province
de l'Islam, une colonie de l'Islam". "Et l'Italie est devenue un avant-poste
de cette province, un fondement de cette colonie". La journaliste, âgée
de 73 ans, s'insurge contre la vision d'un Islam bon. "Penser qu'il
y a un bon Islam et un mauvais Islam va contre la raison", soutient-elle.
Le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan, a déclaré au "Corriere
della Sera" du 11 avril 2004: "Je la comprends bien cette peur diffuse
parmi les gens, moi-même je suis touché d'une certaine façon. Je comprends
cette situation de grande peine, d'égarement, d'angoisse, et comment
tout cela peut engendrer un défi suffisamment radical pour devenir un
véritable désespoir. Il semble vraiment que le mal soit victorieux du
bien, incontestablement".
Mais le cardinal ajoute : "L'élément central de la foi chrétienne nous
dit que le mal n'aura pas le dernier mot dans l'histoire : ce sera le
bien qui aura le dernier mot." Reprenant les paroles du pape sur le
pardon, le cardinal italien a expliqué que "nous sommes appelés à réaliser
un saut culturel, parce que le pardon n'est pas seulement un fait éthique
individuel (.), mais qu'il concerne aussi les rapports entre les groupes
et les peuples, alors le pardon devient une force politique".
" Le pape demande que cette force soit assumée par les responsables
des nations et puisse recevoir un accueil qui prenne réellement forme
en termes juridiques et légaux, dans les pourparlers internationaux,
dans les négociations pour faire cesser ces guerres: le pardon est une
stratégie politique", a-t-il poursuivi. (source : apic)
Pour plus d'informations : Agence
APIC
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