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17.04.04 - Une notion externe aux valeurs musulmanes .

Le Congrès des "démocrates du monde islamique", réuni du 12 au 14 avril à Istanbul considère que la notion de laïcité est "externe" aux valeurs du monde musulman".

Sous la houlette du Programme des Nations unies pour le Développement, l'UNDP, une centaine de responsables politiques, anciens dirigeants, parlementaires et acteurs de la société civile d'une quinzaine de pays étaient invités par l'Institut national démocrate (NDI) américain - organisation proche du parti démocrate de l'ancien Président Bill Clinton-, pour "faire avancer la gestion démocratique des affaires publiques dans le monde musulman".

Ils se sont séparés en publiant une "plateforme pour un mode de gouvernement démocratique dans le monde islamique" qui repose sur trois piliers: Tolérance, Justice et Participation. Le texte rappelle notamment la nécessité de régler la vie politique par des élections multipartites, l'égalité hommes-femmes, l'ouverture à la société civile.

Lors de la conférence de presse qui a clôturé les débats, Abdurrahmane El-Eryani, ancien Premier ministre yéménite et secrétaire général du parti du congrès du Peuple, a tenu à dire pourquoi il n'avait pas été question de la "laïcité à l'occidentale" : "Elle serait considérée comme "externe" aux valeurs du monde musulman".

"Nous ne voulons pas voir qui que ce soit nous imposer la démocratie de l'extérieur, c'est à nous de la définir et la diffuser", a déclaré de son côté l'ancien Premier ministre de Bosnie-Herzégovine, Zltako Lagumdzija. "Le changement doit venir de l'intérieur. Le fait que la Plateforme mentionne la participation de la société civile "suffit".

Souvent montrée comme exemple, notamment par les Etats-Unis, de démocratie musulmane avec son statut de République laïque, "la Turquie n'a pas à jouer le rôle de modèle en la matière", a estimé Emre Kocaoglu, de la Fondation turque pour la Démocratie.

Il est vrai que la conférence, à laquelle aucun représentant iranien, saoudien, pakistanais, égyptien, algérien ou même palestinien n'était convié, ne s'était donné pour mission que de chercher un "dénominateur commun" sur la démocratie en terre d'Islam. (source : ndi)

Pour plus d'informations : Institut national démocrate pour les affaires internationales

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