Infocatho


21.04.04 - Le Synode de l'Afrique fut-il une occasion perdue ?.

Selon le religieux combonien, le P. Kizito Sesana, missionnaire à Nairobi, le Synode africain qui s'est tenu en 1994 a été une "occasion perdue" en raison des pressions subies par les théologiens les plus ouverts, durant la période préparatoire.

Le P. Renato "Kizito" Sesana l'écrit dans le dernier numéro de "Amani", le bulletin d'information sur l'Afrique qu'il a lui-même fondé et qui est distribué en Italie. L'occasion de parler encore du Synode est donnée par le dixième anniversaire de cet événement ecclésial (1994-2004). Mais c'est aussi une occasion de dresser un bilan critique.

Il fait remarquer que durant la phase préparatoire "celui qui ne gardait pas le silence était puni". Donc "les théologiens africains les plus significatifs, mais que ne donnaient pas une garantie de stricte obéissance, furent progressivement exclus de la préparation du Synode". Et de donner en exemple le théologien jésuite Engelbert Mveng qui fut "laissé de côté" et la revue "New People" des Comboniens de Nairobi qui "fut décapitée".

"Dix ans après, ajoute le P. Sesana, le signe le plus dramatique de l'écart entre la vie réelle de l'Afrique et une certaine façon d'entendre l'Église est que le début du Synode coïncida presque exactement avec le début du génocide au Rwanda, et pourtant cela n'incita aucunement les Pères synodaux à y réfléchir".

Mais tout n'est pas orientée vers le pessimisme. La situation actuelle de "stagnation" est toutefois interprétable comme "une situation providentielle" dit le P. Sesana. "C'est l'époque où, sans s'exposer et sans faire trop de bruit, conclut le religieux combonien - la vraie force de l'Église africaine, le laïcat, travaille et croît. C'est comme si la barque de Pierre, s'étant trop rapprochée de la rive à la recherche de la sécurité, a perdu le contact avec le vent puissant du large et s'est retrouvée avec les voiles lâches. Mais dans la cale, les simples marins s'efforcent de les réparer. Ainsi, quand elles seront gonflées par le vent, on pourra reprendre le large avec une sécurité renouvelée, vers des horizons jamais découverts". (source : vid)

Pour plus d'informations : Agence VID

Retour