24.04.04
- Brésil : L'Eglise et les
"Sans Terre".
La Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), qui tient sa
42ème Assemblée plénière du 21 au 30 avril à Itaici, dans l'Etat
de Sao Paulo, a critiqué la lenteur des réformes sociales entreprises
par le président Luis Inacio Lula da Silva.
"La réforme agraire est une vieille question au Brésil. Il n'y a aucun
doute qu'une réforme agraire équilibrée respectueuse de la loi, bien
élaborée, puisse aider à résoudre de nombreux problèmes: chômage, manque
de perspectives pour le futur, santé, vie sociale et démocratique",
a déclaré Mgr Odilo Pedro Scherer, secrétaire général de la Conférence
épiscopale brésilienne (CNBB), en ouvrant les travaux de la 42ème Assemblée
générale.
Parlant de la mobilisation de quelques organismes sociaux, il a affirmé
: "La réaction de ces mouvements, y compris le Mouvement des travailleurs
sans terres (MST), reflète une impatience qui provient de nombreux problèmes
historiques encore irrésolus, relatifs surtout aux classes les plus
pauvres, les moins aidées et assistées, au monde du travail, aux couches
sociales les plus défavorisées, qui après tant d'attentes ne voient
pas encore leurs désirs devenir réalité".
Les pressions des mouvements sociaux, à son avis, " illustrent
d'une part l'impatience, mais de l'autre montrent, pas toujours de façon
adéquate, que la société civile est en train de s'organiser. Il s'agit
là d'un fait nouveau. Si d'un côté il y a des perplexités, de l'autre
il y a quelque chose de très prometteur pour la vie démocratique".
La 42ème Assemblée générale de la CNBB, qui se conclura le 30 avril,
est principalement dédiée au thème "Vies et ministères des presbytères";
des rencontres sont par ailleurs prévues sur le "Programme national
pour vaincre la misère et la faim" et des analyses sur les principales
questions d'actualité au Brésil, du droit à la terre aux peuples indigènes.
L'Eglise divisée sur l'occupation des fermes par les travailleurs sans
terre du MST.
Si les évêques reconnaissent l'"impatience historique" des pauvres,
ils ne partagent pas tous la vision militante de la Commission pastorale
de la Terre (CPT), un organisme de la CNBB présidé par Dom Tomas Balduino.
Le mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), a repris l'occupation
de terres non cultivées et récemment celle d'haciendas productives pour
faire pression sur le gouvernement du président Lula, dans le but de
faire avancer la réforme agraire, suscitant les vives critiques des
milieux conservateurs et de la grande presse brésilienne.
Pour la CPT, le Brésil est le "champion mondial de l'inégalité sociale
et le deuxième pays avec la plus grande concentration de la propriété
de la terre". Moins de 3% des propriétaires possèdent en effet plus
de la moitié des terres cultivables, dont une grande partie ne sont
même pas travaillées. En même temps, plus de 4 millions de familles
de travailleurs ruraux n'ont aucune terre et vivent dans une pauvreté
extrême. Dans la période de 1985-1997, la Commission Pastorale de la
Terre (CPT) a enregistré 1003 assassinats de d'ouvriers agricoles, d'avocats,
leaders syndicaux et religieux liés à la lutte pour la terre.
Mgr Scherer a parlé de la mobilisation de quelques mouvements sociaux,
qui, selon lui, illustrent d'une part l'impatience, mais de l'autre
montrent, "pas toujours de façon adéquate", que la société civile est
en train de s'organiser. "Il s'agit là d'un fait nouveau. Si d'un côté
il y a des perplexités, de l'autre il y a quelque chose de très prometteur
pour la vie démocratique".
La 42ème Assemblée générale de la CNBB, qui se conclura le 30 avril,
est principalement dédiée au thème "Vies et ministères des prêtres";
des rencontres sont par ailleurs prévues sur le "Programme national
pour vaincre la misère et la faim" et des analyses sur les principales
questions d'actualité au Brésil, du droit à la terre aux peuples indigènes.
(source : apic/misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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