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21.04.04 - Inde : Les chrétiens du Madhya Pradesh ont peur.

La minorité chrétienne, principalement celle de l'Inde rurale, est en proie à la peur au moment où commence la campagne pour le scrutin législatif qui est marquée par des menaces et des violences de la part de militants nationalistes hindous.

L'extrême droite hindoue disposent de puissants relais au sein du parti nationaliste au pouvoir à New Delhi. Ces dernières années elle a lancé une vaste campagne contre les missionnaires chrétiens, coupables à ses yeux d'altérer le tissu religieux et social de l'Inde par la pratique des conversions.

"D'ici 5 ans, je ferai en sorte que ces parasites de missionnaires catholiques plient bagage et quittent Jhabua", affirme Kalsingh Bhabor, élu du Bharatiya Janata Party (BJP, nationalistes hindous) du Premier ministre Atal Behari Vajpayee qui devrait sortir vainqueur des prochaines élections. Les catholiques "sont là pour s'emparer des âmes de la population tribale", ajoute M. Bhabor. "C'est leur unique objectif. Le travail social n'est qu'une couverture".

Le P. Pradeep Cherian, qui dirige un hôpital à Jhabua, affirme que les extrémistes hindous "répandent des mensonges" et alimentent "des craintes infondées à propos des conversions" qui, selon lui, ont eu lieu pour la plupart il y a un siècle. "Les dirigeants de la droite hindoue créent la panique en faisant croire que la population hindoue diminue, ce qui n'est pas vrai". Dans son manifeste électoral national, le BJP promet de mettre en oeuvre l'interdiction des conversions religieuses "par des moyens frauduleux et coercitifs". Or les chrétiens représentent à peine 2% de la population.

Des policiers sont postés en permanence devant la résidence de Mgr Chacko Thottumarickal, évêque de Jhabua, situé en zone tribale dans l'Etat du Madhya Pradesh. Il affirme que les quatre mois qui ont précédé les élections ont été particulièrement difficiles. "Nous avons été assiégés et victimes de vandalisme. A Pâques, un gang à moto est venu nous injurier en nous demandant de partir mais, ici, on est chez nous!", s'exclame-t-il. "C'est la période des violences contre les chrétiens et les attaques contre nous s'intensifient toujours lors des élections". (source : kna)

Pour plus d'informations : Eglises d'Asie

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