24.04.04
- Inde : Présence de l'Eglise
à une fête hindoue.
En ouvrant un dispensaire sur les lieux du plus grand rassemblement
hindou de l'Inde, l'Eglise catholique locale a voulu offrir ses services
à la communauté hindoue pour une de ses plus grandes assemblées religieuses,
le Khumbh Mela, "la fête de la cruche".
Cette année, cette assemblée religieuse se déroule durant
tout un mois à Ujjain dans l'Etat du Madhya Pradesh. Plus de trente
millions de religieux, ascètes et fidèles hindous y sont attendus dans
cette ville célèbre pour ses temples. Le 5 avril dernier, une foule
estimée à deux millions et demi de fidèles était déjà
venue se baigner dans le fleuve du Kshipra, bain qui constitue le rite
principal des festivités du Kumbh Mela.
Le Khumbh Mela constitue le plus grand pèlerinage hindou de l'Inde.
Il attire des dizaines de millions de pèlerins sur le bord d'un fleuve,
quatre fois tous les douze ans, chaque fois sur un site différent, tantôt
à Haridwar sur le bord du Gange, tantôt à Ujjain, comme cette année,
sur le bord du Kshipra, tantôt à Nahik sur le bord du Godavary, tantôt
à Allahabad comme ce fut le cas il y a trois ans, où sont venus
70 millions de pèlerins.
Selon les Puranas, textes sacrés hindous de langue sanscrite, ces quatre
lieux correspondent à des gouttes d'un nectar d'immortalité tombées
sur la terre, échappées d'une cruche que dieux et démons se disputaient
entre eux. Les hindous croient que le bain pris dans le fleuve durant
les jours prescrits les purifie de leurs péchés.
Le dispensaire chrétien au sein de la fête hindoue voudrait signifier,
en premier lieu, le souci d'harmonie religieuse qui anime l'Eglise catholique.
Il répond aux consignes de la Conférence épiscopale de l'Inde qui a
récemment souligné la nécessité du dialogue avec les autres religions
et les autres cultures. Cette initiative illustre également l'intention
de l'Eglise d'offrir ses services aux plus pauvres et aux plus nécessiteux,
même si ceux-ci appartiennent à la foule des religieux et fidèles hindous
rassemblés en ce lieu de pèlerinage.
Le P. Ayckara, prêtre chargé de ce dispensaire, estime
en effet qu'au moins 80 % des participants de ce pèlerinage sont des
pauvres : « Il n'y a pas de meilleure occasion pour l'Eglise de se tourner
vers eux. » Selon les déclarations de l'évêque du lieu, Mgr Sebastian
Vadakkel, qui vient se mêler chaque jour à la foule des pèlerins, le
dispensaire bénéficie d'une fréquentation chaque jour plus nombreuse.
Le nombre de patients qui était déjà de 75 au premier jour de l'ouverture
atteignait déjà 208 au troisième jour.
Pour l'évêque, cette initiative constitue les fondations d'une future
collaboration religieuse. Tout en gagnant la confiance des autres groupes
religieux, elle est susceptible d'aider ceux-ci à prendre conscience
de l'unicité de Dieu. Environ vingt personnes, parmi lesquelles des
religieuses, travaillent dans le dispensaire constitué de matériel mobile
abrité sous une tente. On y dispense les premiers soins en cas d'urgence,
on y traite les blessures, on y administre des piqûres intraveineuses.
Un ascète hindou, sous traitement pour une grave maladie des reins,
est venu au dispensaire espérant de meilleurs soins que dans les dispensaires
et hôpitaux publics. Il est reparti ravi, déclarant que les religieuses,
sans se contenter de distribuer des médicaments, lui avaient offert
également leur gentillesse. Les soeurs, elles, se gardent bien de prêcher
la religion, mais elles humanisent leurs contacts avec chacun des patients
et les informent du motif profond de leur attention aux malades. (source
: eda)
Pour plus d'informations : Eglises
d'Asie
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