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24.04.04 - Quelques échos de Compostelle.

Malgré une météo capricieuse, les 300 pèlerins venus de 27 pays européens qui s'étaient mis en route le 17 avril dernier pour Compostelle, y sont arrivés le 20 avril, dans la soirée, après une longue marche silencieuse à travers un plateau vide, battu par un vent violent.

Trois jours après être partis du monastère bénédictin de Silos, les pèlerins européens participant au " Santiago 2004 " de la COMECE, la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne, sont arrivés à Saint-Jacques-de-Compostelle. Tout en bravant un vent exceptionnellement fort, ils ont, ensemble, réfléchi aux finalités de l'Europe.

Ce vent a inspiré à Mary Hanafin, ministre d'Etat représentant la présidence irlandaise de l'Union européenne (UE), la conclusion de sa conférence, une prière irlandaise : "Puisse le vent toujours être dans votre dos. Puisse Dieu toujours être avec vous."

Le lundi 19 avril, une tempête de neige devait tout simplement interdire de prendre la route jusqu'à Cruz de Ferro, passage obligatoire du "Camino frances", la route française, où chaque pèlerin dépose une pierre de son pays ". Ils partirent directement pour Asterga. À charge pour l'évêque de ce diocèse, Mgr Camillo Lorenzo Storga, d'improviser un accueil ce qu'il fit en promettant de transporter lui-même les pierres dans un sac à dos jusqu'à Cruz de Ferro !

Si ces péripéties climatiques modifièrent le programme initial, elles créèrent aussi un climat amical et rendirent plus proches les participants. Alojz Peterle, ancien premier ministre slovène et membre du présidium de la Convention européenne, conclut son intervention en jouant l'hymne européen sur son harmonica. Dans ces imprévus, certains ont vu "un signe de Dieu" qui dérange nos prévisions comme "sur le chemin de l'Europe", ajouta même un français.

"La météo ne fut pas seule à bousculer un programme bien balisé et à faire emprunter des chemins de traverse ", poursuit "La Croix" dans son édition du 21 avril. "Les hommes politiques aussi ont, à leur manière, obligé les uns et les autres à accepter d'être déplacés. Romano Prodi, président de la Commission européenne, et Pat Cox, président du Parlement européen, tous deux signataires, en mai 2003, de l'invitation à se mettre en route vers Compostelle, avaient promis d'être là. Ils n'ont pu tenir leur promesse. D'autres ont pris le relais .

Sur le chemin de Compostelle, parcouru par des millions de croyants, ces pèlerins venus de toutes les extrémités de l'Europe ont ainsi durant trois jours réfléchi, prié, toutes origines, toutes langues et toutes générations confondues. Ils ont échangé leur expérience. Ils se sont surtout écoutés, comme en témoigne l'envoyée de "La Croix".

Le mardi 20 avril soir, ils sont arrivés à Compostelle où, depuis des siècles, sont venus les pèlerins de toute l'Europe. Mercredi, ils se sont séparés, les uns pour rejoindre le Congrès qui débutait d'autres pour revenir dans leur pays, "émus d'être arrivés et d'entrevoir la route qui reste encore à suivre, une route de l'espérance" selon le nom que lui a donné Mgr Amédée Grab, évêque de Coire en Suisse et président du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE).

Après l'arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle, le mercredi 21 avril, les évêques de la COMECE ont tenu en effet un Congrès intitulé : " Union européenne : Espérance et Responsabilité - Lectures théologiques du devenir de l'Europe unie ". Parmi les intervenants : M. Michel Camdessus, Président des Semaines Sociales de France et ancien Directeur Général du Fonds Monétaire International, le Cardinal Antonio Rouco Varela, archevêque de Madrid, Mgr Hippolyte Simon, vice-Président de la COMECE, et le P. Notker Wolf, Abbé Primat des Bénédictins.

La semaine se conclura par l'assemblée plénière de printemps de la COMECE les 23 et 24 avril, à laquelle les évêques délégués des conférences épiscopales des nouveaux États membres participeront pleinement pour la première fois. (source : comece).

Pour plus d'informations : COMECE

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