19.04.04
- Revenir au calendrier musulman
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Le Colloque arabo-musulman ouvert le 15 avril à Dakar à l'Université
Cheikh AntaDiop, l'Ucad, a débattu de la question centrale du calendrier
musulman à la suite d'une communication présentée
par les participants lybiens.
Cette communication prône la mise à l'écart de la datation du calendrier
gréco-romain pour la remplacer par celle du calendrier solaire de tous
les musulmans et qui prend effet à partir de la mort du prophète, c'est-à-dire
il y a 1372 ans. Pour les participants libyens au colloque sur le thème
"Datation occidentale et crise de l'identité", la raison du nécessaire
rejet du calendrier grégorien par tous les musulmans est que ce système
de datation n'est pas musulman.
Pire, il comporte parfois des références nées du paganisme ou
anté-islamiques. Il n'y avait pas que les Libyens qui préconisaient
cette rupture avec le calendrier occidental ; des universitaires sénégalais,
nigériens, nigérians, tunisiens, égyptiens syriens et mauritaniens participants
au colloque de l'UCAD, ont défendu les mêmes arguments. La mort du prophète
Mohamed constitue l'achèvement de la révélation et la fin de la prophétie.
C'est-à-dire qu'à partir de cette date, l'humanité est devenue responsable
de ses actes et, du coup, est confrontée à ses problèmes auxquels elle
doit seule apporter des solutions sans intervention divine. Ce fut en
substance l'argumentaire du guide suprême de la Révolution libyenne,
Momar Qadafi, le colonel Khadafi, et des universitaires de la Jamahiriya
arabe libyenne pour tourner le dos à l'usage du calendrier grégorien.
C'est ainsi en effet que depuis près d'une vingtaine d'années, la Libye
utilise un calendrier conçu par son guide suprême et qui commence à
partir de la mort du prophète Mohamed. Mais la Libye ne s'arrête pas
là, car dans sa dynamique de révolutionnaire contre les pratiques occidentales,
ce pays musulman a toujours voulu "imposer" ce calendrier aux pays arabes
et musulmans.
Le 16 avril, lors du premier jour du colloque organisé par "l'Organisation
arabe pour l'éducation, la culture et la science" (Alecso ), en
collaboration avec" l'Amai" (Association de l'Appel islamique)
et "l'Ucad", le Libyen Abdel Hakim Arbad, par ailleurs représentant
de l'Amai à Dakar, a vivement appelé les musulmans à l'adhésion à ce
nouveau système de datation.
Selon lui, le calendrier gréco-romain ne correspond pas à la civilisation
musulmane et ne répond pas aux aspirations culturelles du monde islamique.
Ce calendrier solaire (2004 correspond à l'an 1372) ne change en rien
le nombre de mois ni celui des jours,. "Il n'exclut pas non plus
celui hégirien auquel on peut encore se référer pour nos dates commémoratives
islamiques et autres fêtes comme la Tabaski (l'îdl adha), le Hâj, etc."
Mais cette proposition n'a pas semblé enthousiasmer tous les
participants qui ont souligné la non-pertinence de ce système, en raison
des difficultés de communiquer avec les autres pays non-musulmans non-arabes
et surtout en raison du sens donné aux mois. Par exemple Fâtih (septembre)
exprime la Révolution libyenne du premier septembre 1971.
Mais la Libye ne veut pas s'n arrêter là, car dans sa dynamique
contre les pratiques occidentales, elle veut, comme elle l'a fait par
le passé, "imposer" ce calendrier aux pays arabes et musulmans.
(source : wal fadjiri)
Pour plus d'informations : Allafrica
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