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21.04.04 - Irak : Le risque d'un régime fondamentaliste. .

Abandonner l'Irak aujourd'hui précipiterait le pays dans une guerre civile avec le risque de déboucher sur un régime fondamentaliste, estime le cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical "Justice et Paix".

"En ce moment, il serait imprudent de quitter le terrain, parce que cela signifierait abandonner l'Irak à une guerre civile", a-t-il déclaré au "Corriere della Sera" du 20 avril. Le cardinal Martino, qui reste un ardent défenseur de la position de Jean Paul II contre une guerre unilatérale et illégale en Irak, affirme qu'il s'agit aujourd'hui "de donner du temps aux Nations-Unies".

"Je vois que finalement, tous affirment que la solution doit être recherchée en direction du multilatéralisme et de l'ONU. C'est exactement ce que le pape a dit depuis le début et qui n'a pas été écouté." Et d'ajouter que "tous s'accordent sur la sagesse de cette position parce qu'il est devenu évident que l'Irak risque d'être précipité dans une guerre de tous contre tous qui finirait probablement par un régime fondamentaliste".

Interrogé sur la décision du gouvernement espagnol de retirer ses troupes d'Irak d'ici le 30 Juin, le cardinal affirme "comprendre parfaitement" le responsable du gouvernement qui veut répondre aux attentes de ses électeurs. Pour faire cela, a-t-il cependant précisé, "il n'est pas nécessaire de se méfier de manière préventive des possibilités de l'ONU". Il a souhaité que l'Espagne "donne du temps" à l'organisation internationale. Et d'ajouter qu'"il doit y avoir une continuité dans le passage des consignes entre les forces de la coalition et celle des Nations-Unies. Une continuité que la volonté de quitter trop vite le champ pourrait compromettre".

"Il faut donner du temps aux Nations unies", pour qu'elles puissent être en mesure de contrôler la situation en Irak après le 30 juin, a ajouté le cardinal. Le Vatican souhaite que des forces mandatées par les Nations unies remplacent celles de la coalition. "Il est évident qu'il doit y avoir une continuité dans le passage du témoin entre les forces de la coalition et celles de l'ONU: une continuité que la hâte de quitter (l'Irak) pourrait compromettre", a poursuivi le cardinal, dans une critique implicite de la décision du gouvernement espagnol de ramener ses troupes rapidement. "Il y a un temps pour les promesses et un temps pour leur réalisation". (source : apic)

Pour plus d'informations : Corriere della Sera

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