26.04.04
- Burkina-Faso : Devant l'insécurité
alimentaire .
Avec l'aide du CRS, Secours catholique du Burkina, et de l'OCADES,
le diocèse de Nouna a procédé au lancement du projet de production
et de marketing du sésame dans le territoire diocésain.
La cérémonie de lancement, qui a eu lieu le 20 avril dernier à Nouna,
a regroupé producteurs, autorités administratives et religieuses. "Les
populations du diocèse de Nouna, situé à environ 300 km au Nord-Ouest
de Ouagadougou connaissent une situation d'insécurité alimentaire saisonnière
et temporaire due aux faibles revenus provenant des activités agricoles"
a expliqué le secrétaire exécutif de l'OCADES/Nouna, l'Organisation
catholique pour le développement et la solidarité le P. Jean Baptiste
Traoré. Pire 51,5 % de la population dans ce diocèse vit en dessous
du seuil de pauvreté.
De nombreuses familles sont régulièrement victimes des intempéries climatiques
(inondation, sécheresse...). Malgré la rudesse climatique, elles exploitent
des cultures vivrières, le coton, l'arachide. Pour être à l'abri des
aléas, ces paysans exploitent aussi des champs de sésame.
"La culture du sésame requiert moins d'investissement en temps, en main
d'oeuvre et en investissement. Le sésame n'entre pas en conflit avec
les cultures vivrières pour la main d'oeuvre et s'adapte bien aux conditions
locales de cultures", explique le P. Traoré. Mgr Joseph Sama,
évêque de Nouna, dès 2001 a frappé à la porte de
"CRS Cathwell Burkina" pour demander son appui afin de promouvoir
la culture du sésame.
Le projet de production et de marketing du sésame s'étendra jusqu'en
septembre 2007 d'une valeur de 400.000 €, financé par CRS Cathwell,
et couvrira 2625 familles. Il assurera la formation des producteurs
pour leur permettre d'accroître les rendements et obtenir du sésame
de haute qualité répondant aux normes internationales. Les semences
améliorées seront vulgarisées. Aussi, les techniciens du projet aideront
les techniciens d'agir en association pour permettre la diffusion et
la collecte des informations. L'un des volets de ce projet est d'amener
les paysans à utiliser les principes de base pratiques du marketing
agricole.
On ne peut pas parler de famine généralisée au Burkina Faso. Le Burkina
Faso regorge d'énormes potentialités dans les domaines de l'eau, de
l'agriculture et de l'élevage. Malheureusement, des problèmes liés à
l'analphabétisme et au manque d'infrastructures viennent entraver l'exploitation
de ces ressources par les populations. Fort de ce constat, l'Eglise
entend utiliser sa mission principale pour annoncer l'Evangile et, dans
le même temps, se laisser interpeller par les conditions de vie
des hommes et des femmes sans aucune discrimination. Ce qui a amené
les évêques du Burkina Faso à initier depuis 1986 des cadres de concertation
entre partenaires du Nord et du Sud au niveau de l'Eglise.
La réalisation de ce projet entre dans le cadre d'un plus vaste
ensemble. L'Organisation catholique pour le développement et la solidarité
(OCADES-Burkina) avait rencontré du 21 au 23 octobre 2003 à Ouagadougou
ses partenaires. Ces échanges visaient à harmoniser les actions de cette
organisation caritative en vue de réduire la pauvreté des populations.
Dans cette optique, les partenaires deCRS/Burkina tet de l'OCADES venus
d'Europe et d'Amérique du Nord ont alors échangé avec
les responsables de l'OCADES-Burkina autour d'une orientation capitale
: déterminer un plan stratégique 2005-2010 pour réduire la misère humaine
au Burkina Faso. Cette rencontre a été le cadre d'échanges
constructifs et de dialogue franc afin de mieux planifier les actions
de lutte contre la pauvreté sur le terrain.
Dans son discours d'ouverture, le président de l'OCADES-Burkina, Mgr
Paul Ouédraogo avait alors souligné que la pauvreté, la misère
et les injustices sociales, les guerres, les violences de toute sorte,
la banalisation de la vie humaine qui caractérisent et dominent le monde
actuel blessent l'Eglise au plus profond d'elle-même car cela blesse
l'humanité dans sa dignité. (source :ocades)
Pour plus d'informations : OCADES
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