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26.04.04 - Indonésie : Affrontements interreligieux .

Des renforts de sécurité ont dû être déployés le lundi 26 à Ambon, la capitale des Moluques, où des affrontements entre chrétiens et musulmans ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés le dimanche 25 avril.

En plus de ces morts et de ces blessés, le siège local de l'ONU, une église et un hôtel ont été incendiés par des émeutiers armés de machettes et de bombes artisanales. Lundi, le centre-ville semblait repassé sous le contrôle des forces de sécurité. Depuis plusieurs jours, les rues étaient barricadées, et les chrétiens ne s'aventuraient pas dans les secteurs musulmans, comme les musulmans évitaient les zones chrétiennes, des hommes armés de machettes et de bâtons gardant l'entrée de certains quartiers. La situation a ensuite dégénéré en émeutes et en combats de rues entre chrétiens et musulmans.

Les violences ont commencé quand, dimanche, des manifestants chrétiens ont voulu célébrer le 54ème anniversaire de la proclamation d'une éphémère République des Moluques du Sud, la RMS, attirant la colère de manifestants musulmans. A Jakarta, le responsable d'une organisation fondamentaliste Husein Al-Habsyi, "Ikhwanul Muslimin" la Fraternité musulmane, a affirmé qu'il avait décidé, avec l'aide d'un autre groupe radical, le "Front des défenseurs de l'islam" (FPI) d'envoyer "7.000 combattants du jihad" à Ambon.

Ces violences ont éclaté alors que le processus de réconciliation semblait sur de bons rails après le sanglant conflit des années 1999-2002. La guerre aux Moluques avait débuté en janvier 1999 par une banale altercation entre un chauffeur de bus chrétien et un passager musulman. L'incident avait dégénéré en émeutes à Ambon, rapidement transformée en champ de bataille, divisée en secteurs chrétiens et musulmans, alors qu'Ambon était jusque là présentée comme un modèle de cohabitation pacifique entre chrétiens et musulmans au sein d'un pays dont les 212 millions d'habitants sont à près de 90% musulmans.

Un accord de paix avait été conclu en février 2002, mais Ambon était restée largement divisée en secteurs d'habitations chrétiens et musulmans, créant une partition de fait de la ville et empêchant le retour de dizaines de milliers de déplacés. L'état d'urgence avait été levé en septembre 2003, et les autorités locales tentaient de favoriser une réconciliation durable entre les deux communautés. (source : ucan/presse)

Pour plus d'information : UCAN

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