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26.04.04 - La présence féminine dans les services du Vatican.

Jean Paul II a promu pour la première fois une religieuse à de hautes fonctions au Vatican, en nommant le samedi 24 avril, soeur Enrica Rosanna sous-secrétaire de la Congégration pour les Instituts de la vie consacrée, devenant ainsi "numéro-trois" de ce service.

"Pour l'Eglise c'est un petit pas, pour la Curie romaine, c'est une assez grande révolution", a commenté le quotidien de Rome "Il Messagero". Radio Vatican a recueilli la réaction de la religieuse.

... "J'ai accueilli cette nomination avec foi, avec la certitude que si un geste de confiance à mon égard a été fait par le Saint-Père et par l'Eglise, le Seigneur me donnera la force, le courage et aussi l'enthousiasme pour répondre. Je me sens, je l'avoue, un peu perdue. Mais je sens le soutien de la prière et le soutien de tous les religieux et en particulier de mes consoeurs".

A propos de l'affirmation de Jean-Paul II dans "Mulieris Dignitatem" que la sensibilité de la femme "sauvera l'humanité", sr Rosanna commente: "parce qu'elles sont capables de compassion, parce qu'elles savent apprécier la beauté, parce qu'elles sont capables de sacrifice, parce qu'elles sont capables d'aller là où on a besoin d'elles, et qu'elles sont capables de voir au-delà de la vie ordinaire pour aller là où manque la vie et toute chose"..."Je crois que les femmes, justement parce qu'elles sont mères de la vie, peuvent apporter à notre société de mort un souffle de vie, un sens concret de la vie. Je souhaite que moi aussi, à travers ma mission, je puisse porter ce souffle de vie là où il manque".

Soeur Enrica Rosanna, âgée de 60 ans, est diplômée de sociologie de l'université de Trente, où elle a étudié à la même époque que le fondateur et idéologue des Brigades Rouges, Renato Curcio. Nommée à la tête de la Faculté pontificale des sciences de l'éducation, elle est surtout connue en Italie pour ses publications, ses recherches et son enseignement en matière de socio-pédagogie ce qui en a fait un interlocuteur recherché par les autorités italiennes.

En mars, le Vatican s'était déjà illustré par plusieurs nominations féminines : celle de l'Américaine Mary Ann Glendon, 65 ans, professeur de droit de Harvard comme présidente de l'Académie pontificale des sciences sociales, celle Barbara Hallensleben, professeur à Fribourg (Suisse) et de la soeur américaine Sara Buttler, enseignante à Chicago nommées au sein de la Commission théologique présidée par le cardinal Mgr Joseph Ratzinger.

Cette nouvelle nomination révèle ce qui est un fait acquis, même s'il ne l'est pas à ce niveau de "pouvoirs juridictionnels". Jean Paul II a été très attentif à laresponsabilité féminine dans les services du Vatican. Par exemple, Lucienne Sallé, une laïc en responsabilité au Vatican depuis plus de vingt ans et qui fut chef de la délégation du Vatican lors d'une conférence internationale à Pékin en 1995. Mme Sallé a écrit sur ce thème un livre : "Femme au Vatican", préfacé par le P. Cottier, théologien de la Maison Pontificale. Le P. Cottier y souligne qu'on y découvre cette réalité "des innovations intervenues, non pas certes clandestinement, mais sans fracas ni rumeurs, à tel point que beaucoup ne s'en sont guère aperçus".

Lucienne Sallé n'hésite pas à écrire : "Une des évolutions majeures de ces dernières années est sans nul doute l'intégration de laïcs dans le gouvernement de l'Eglise. Elle donne en particulier aux femmes laïques, la possibilité d'exercer de réelles responsabilités, en collaboration active avec la hiérarchie. Elle note que c'est une femme qui, en octobre 1996, a représzenté, seule le Saint-Siège à la commission convoquée par le gouvernement canadien au sujet des mines antipersonnelles, ajoutant avec malice :"Faut-il souligner que les autres Etats participants n'avaient que des délégués hommes, à une ou deux exceptions près." (source : vis/apic)

Pour plus d'informations : Service de presse du Vatican

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