05.05.04
- Tchad : Au regard de la situation
politique .
Dans
une déclaration rendue publique lundi 3 mai à N'Djamena, les
évêques du Tchad se sont déclarés préoccupés par la dégradation de la
situation sociale et politique dans laquelle verse le pays.
"Ces derniers temps nous constatons une dégradation croissante des conditions
sociopolitiques au Tchad, aggravées par les tensions qui traversent
le pays et les régions environnantes" écrivent-ils. Les relations avec
la turbulente République Centrafricaine et l'insécurité qui règne au-delà
de la frontière entre le Tchad et le Soudan - dans la région occidentale
soudanaise du Darfour, théâtre depuis plus d'un an d'un intense conflit
interne entre les rebelles et le gouvernement de Khartoum - préoccupent
les évêques tchadiens.
"L'arrivée massive de réfugiés soudanais sur notre territoire (selon
les estimations de l'ONU environ 130.000 réfugiés ont franchi la frontière
ces douze derniers mois, ndlr) et l'instabilité qui s'est déjà enregistrée
le long d'autres zones frontalières nationales (Centrafrique) pourraient
être à l'origine de problématiques en mesure d'investir toute la région
centrafricaine".
Dans leur analyse les évêques accordent une grande importance à la situation
interne du Tchad en soulignant que "le climat social du pays est toujours
plus malsain". "La corruption contamine toutes les institutions de l'Etat,
de graves carences frappent les services publics et les salaires tardent
souvent à arriver. Depuis quelques mois nous assistons à une accumulation
préoccupante de retards", expliquent les évêques en ajoutant que si
la situation ne change pas rapidement, de nombreuses branches d'activité
pourraient entrer en grève.
"Dans ce climat sociopolitique délétère nous nous sommes interrogés
sur l'opportunité de procéder à des modifications de la constitution"
poursuivent les évêques en faisant référence à l'attention du groupe
parlementaire gouvernemental de présenter un amendement de la charte
constitutionnelle en ce qui concerne le nombre de mandats consécutifs
concédés à un président.
Cette modification permettrait à l'actuel président du Tchad Idriss
Deby, au gouvernement depuis 1990 et déjà élu à deux reprises, de participer
en 2006 à la consultation présidentielle. Les évêques lancent enfin
un appel à tous les responsables et aux leaders politiques du pays afin
qu'ils mettent "de côté leurs propres intérêts personnels et fassent
des efforts dans le dialogue ouvert pour sauver le pays d'une drame
prévisible". (source : misna)
Pour plus d'informations : Agence Misna
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