05.05.04
- Maghreb : Les migrations vers
l'Europe .
Durant deux jours,
des évêques du Maghreb et de l'Europe méditerranéenne se sont rencontrés
au sein de la commission mixte "Europe-Maghreb", abordant
principalement les
questions posées par les migrations des jeunes vers l'Europe.
Cette commission existe
depuis plus de trente ans et rassemble des évêques de Tunisie, Algérie,
Maroc, Espagne, France, Italie et Portugal. Elle se réunit tous les
ans ou tous les deux ans. Cette année, les évêques participants se sont
penchés sur les questions posées par les migrations des jeunes vers
l'Europe, des jeunes en quête d'un 'Eldorado' et face à cela
quelles sont les initiatives des Églises locales pour les aider et les
soutenir.
Les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir fuir leur pays parce
qu'ils n'ont pas de travail chez eux. Dans leurs rêves d'évasion, les
jeunes du Maghreb se mettent dans la tête que, s'ils obtiennent des
visas, tous leurs problèmes seront réglés. Ils ne voient pas que les
problèmes doivent être affrontés à l'intérieur même de leur pays.
La commission a abordé aussi la question des jeunes de l'Afrique
subsaharienne, une situation d'ailleurs plus préoccupante encore. Originaires
du Nigeria, du Ghana, de Côte d'Ivoire, mais aussi du Mali et, en raison
des désordres actuels, de Côte d'Ivoire, beaucoup viennent de zones
rurales et sont sans formation. Quelques-uns bénéficient d'un petit
pécule rassemblé par la famille. Ils traversent le Sahara dans des conditions
périlleuses. Certains sont abandonnés en plein désert par les passeurs.
Tous n'ont qu'un objectif : atteindre la côte marocaine où le passage
vers l'Europe est réputé plus facile. Ils sont actuellement plusieurs
milliers à se cacher dans un oued à la frontière algéro-marocaine où
ils se heurtent en permanence aux forces de l'ordre marocaines qui les
renvoient vers l'Algérie. Ils font plusieurs tentatives de passage,
restent plusieurs années en Algérie où ils vivent de petits boulots
en attendant de réussir à gagner l'Europe.
La position des Eglises locales en Europe est marquée par les
décisions des gouvernements. La pression des pays du Sud ne peut,
elle, que s'accentuer. Il est donc évident qu'il faut s'engager dans
une action de longue durée, soutenir l'effort de développement des pays
du Sud d'autant que l'Europe,
compte tenu de sa démographie, aura besoin d'immigrés.
L'action de l'Eglise doit
être menée sur différents fronts : préparer des
jeunes à l'immigration, les soutenir durant leur insertion en Europe,
les soutenir
le retour dans leur pays d'origine des jeunes bloqués dans les pays
du Maghreb.
Durrant
ces journées, les membres de la commission ont essayé d'analyser
les causes de ces migrations pour prendre la mesure des responsabilités
des Églises devant cette réalité préoccupante et croissante, ce que
Mgr Teissier, évêque d'Alger, exprime dans un entretien
avec la quotidien "La Croix" :: " Conscients des enjeux de
survie pour l'avenir des migrants et de nos sociétés, et en fidélité
à l'Évangile du Christ, nous sentons de notre responsabilité d'interpeller
les acteurs politiques, économiques et sociaux pour les inviter à renouveler
leur regard sur la situation du continent africain, Maghreb et Afrique
subsaharienne."
..." Nous savons et comprenons les peurs qui habitent nos communautés
et nos concitoyens dans leur ensemble. Nous voulons les aider à comprendre
les raisons de ces situations afin de participer à l'accueil des hommes
et des femmes venus d'Afrique et de s'engager consciemment dans des
initiatives de développement solidaire ".
Il existe des initiatives, mais elle doivent être développées.
En Tunisie, Caritas a créé une petite structure qui prépare des jeunes
à des métiers qui seront utiles en Italie. Leur immigration, préparée,
sera légale. À Tamanrasset, premier lieu d'arrivée des migrants, les
communautés accueillent des jeunes qui cherchent un lieu pour prier,
et leur permettent de recevoir des nouvelles de leur famille. À Alger,
une structure œcuménique, " Rencontre et Développement ", accompagne
ceux qui souhaitent rentrer chez eux, ou qui se trouvent dans une situation
d'urgence. (source : la Croix)
Pour plus d'informations : Commission
Europe-Maghreb
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